Un véhicule amphibie blindé à Vic !

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Peut-être aurez-vous prochainement la surprise de voir rouler sur nos routes un véhicule peu courant !

Dominique Soulan, ancien président du Jeep club d'Artagnan vient de faire l'acquisition d'un véhicule amphibie blindé.

François Macé, membre honoraire de l'association, passionné de Jeep et d'avions anciens et pilote à ses heures nous en parle.

"Dominique Soulan vient de céder sa place de président du Jeep Club d'Artagnan. Phillippe Louis-Joseph lui succède.

Il en rêvait de céder sa place ? Oui et non !

Ses pensées allaient vers la Pologne. Il voulait compléter la collection de véhicules de la période soviétique du club.

Le premier engin est un char pas moins ! Il a été présenté notamment à l'occasion d'une fête de la mécanique à Lagardère.

Les motivations sont également économiques. Les véhicules américains de la Seconde Guerre mondiale sont devenus des moyens de placement.

Une Jeep vaut aujourd'hui entre 15 000 et 20 000 euros. La petite voiture des bergers et des pompiers est hors de portée de la plupart des bourses.

Les engins russes n'ont pas encore la notoriété historique du matériel américain. Les collectionneurs y voient une opportunité à saisir.
 

Dominique rêvait du BRDM-2. C'est un véhicule amphibie blindé.

Acquérir un blindé n'est pas une sinécure pour un particulier.

Le pays vendeur se trouvait être la Pologne.

Il s'agissait d'un engin de 7 tonnes possédant une coque comme un bateau et une allure de char d'assaut.

Il est équipé d'une tourelle qui portait une mitrailleuse.


Dominique attendra deux ans pour avoir l'aval de la Pologne et de la France, les deux administrations étant très soucieuses de la destination de cette mécanique guerrière.

Les garanties demandées sont diverses et multiples. Déjà, il est vendu démilitarisé.

Tout ce qui ressemble de près ou de loin à une arme a disparu. Il reste le gros camion.

« Pour conduire l'engin sur la route, il me faut le permis Poids lourds, si l'envie me prend d'aller naviguer dans un fleuve avec, il me faut le permis bateau ! » commente Dominique l’œil pétillant.

Les premiers modèles de ce blindé ont été conçus durant la guerre froide.

Ici, il s'agit de la deuxième version. La mécanique est le reflet d'une manière de penser d'un peuple.

Chez nous, les asservissements hydrauliques sont légion du train d'atterrissage des avions aux pelles mécaniques.

Les Russes préfèrent les systèmes pneumatiques à air comprimé. Cela surprend un peu.

Cela va du démarreur aux parties mobiles comme un bec de protection situé à l'avant du camion.

L'équipage militaire est composé de quatre personnes. Dominique saura bien s'entourer pour conduire son engin.

La visibilité est réduite. Un large rétroviseur à déjà été installé.

Des caméras de recul seront posées pour faciliter les manœuvres.

Il roule relativement vite en atteignant les 95 km/h. Sur l'eau, un modeste 10 km/h.

Secrètement Dominique espère des inondations cet hiver pour essayer en toute quiétude les aptitudes à la navigabilité de cet étrange hybride.

Les curieux observent des petites roues sous le camion. Elles servent pour aider le franchissement de talus un peu raides.

Le moteur est au regard du reste. Il est surdimensionné. Un V8 qui développe 140 ch. Il faut de la puissance pour bouger le blindage qui fait entre 4 et 14 mm.

Les dimensions sont respectables : L : 5,75 m, largeur : 2,35 m.

Précisons qu'il faut mettre un pied sur la roue pour accéder au poste de conduite.

Les personnes ayant un tour de taille trop important ne pourront pas passer par l'écoutille qui se referme comme celle d'un sous-marin !



Il reste une histoire dans cet achat hors norme, celle de la traduction des procédures de mise en route et surtout de mise à l'eau.
C'est là qu'intervient une jeune Russe, Tatiana Medvedeva.

Tatiana connaît la Gascogne pour y avoir séjourné et a gardé de nombreux liens amicaux.

Cette dernière a accepté de traduire une vidéo d'une vingtaine de minutes qui donne les instructions pour la mise à l'eau de l'engin.

« Si l'eau entre dans le camion, c'est que j'aurai mal traduit une ligne » a-t-elle affirmé à Dominique sur le ton de la plaisanterie.

Il y avait une condition ! Qu'elle puisse conduire le char T55 de l'association. Son grand-père avait travaillé dans l'usine qui les avait construits.

Que Dominique et ses copains se rassurent, la relève se dessine tout doucement et elle est féminine.

Comment tout cela a commencé ? En échangeant et en collectionnant des camions et des chars de la célèbre marque DINKY TOYS. Les enfants sont généralement plus sérieux dans les échanges que les adultes, c'est un collectionneur britannique qui l'affirme ! "

Photos : François Macé

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