« Quand nous avons établi le programme 2024/ 2025 de notre saison de lectures publiques, le nom de Louise Michel s’est présenté .Cela n’a rien de surprenant. C'est une figure grandiose de notre histoire : l’héroïne tragique de la Commune, « dont la mort n’a pas voulu », dévoile Geneviève Bigueurre, directrice de la compagnie le Griot Blanc.
La décision de lui consacrer notre lecture de janvier a été confortée par le fait que son souvenir revient sur le devant de la scène. Ces dernières années, ses écrits ont été étudiés en profondeur, rassemblés, clairement établis et débarrassés de bien des distorsions qu’on leur avait fait subir. L’édition complète de ses Mémoires où nous avons puisé nos textes est de 2024. L’émission philosophique de France Culture Le souffle de la pensée lui a consacré en novembre une émission passionnante. Et Julie Gayet, à l’occasion de la présentation à Auch de sa réalisation sur Olympe de Gouges , a confié que le prochain travail de même sorte qu’elle envisageait serait consacré à Louise Michel. Cela a pour nous du sens de nous inscrire dans ce mouvement.
Ce que nous voulons faire apparaître dans notre choix de textes, pris dans ses Mémoires de 1886, c’est sa qualité humaine exceptionnelle. Elle hait l’injustice et la violence faite à ceux qui n’ont rien par ceux qui s’accaparent tout. Elle ressent une compassion sans bornes pour les petits, les misérables, les exclus, et jusqu’aux animaux martyrisés. Sa révolte ne trouve d’apaisement que dans l’idéal révolutionnaire auquel elle s’est peu à peu ralliée.
Nous ne saurions mieux dire, pour mettre en valeur l’intérêt de ses écrits autobiographiques, que la présentation qu’en fait la spécialiste contemporaine de son œuvre Claude Rétat. « On y découvre une Louise Michel tour à tour adolescente facétieuse, institutrice féministe, révolutionnaire patentée, déportée en Nouvelle Calédonie, combattante anarchiste, passionnée d’art et de science, enthousiaste de la nature… » Une Louise Michel à la pensée riche, à la parole forte, à l’écriture simple et directe, à la sensibilité à vif, à « la conscience intrépide. »