TOULOUSE SE RECUEILLE

Il était 6 h du matin ce mercredi quand des équipes du Raid et des gendarmes ont démarré simultanément trois opérations de perquisition administrative dans la région : à Toulouse, dans le quartier du Mirail, à Montréjeau dans le sud de la Haute-Garonne, et dans l’Ariège. Selon France 3 Midi-Pyrénées, les forces de l'ordre sont également intervenues à Colomiers où un père de famille aurait été interpellé.

L’ombre des djihadistes toulousains

Ces perquisitions visent les milieux islamistes mais ne seraient pas directement liées à l’enquête sur les attentats. Les djihadistes toulousains ont cependant surgi mardi dans les événements avec l’authentification de la voix de Fabien Clain, originaire de la Ville rose, sur la revendication enregistrée des attaques terroristes à Paris. Ce vétéran du Djihad fréquentait, comme les frères Merah, le village d’Artigat, en Ariège.

>> Lire aussi : Qui est Fabien Clain, le djihadiste toulousain qui a revendiqué les attentats de Paris

C’est là que s’est structurée au début des années 2000 une filière djihadiste, autour d’Olivier Corel, un « gourou » surnommé « l’émir blanc ». Ce dernier ne serait cependant pas directement visé par les perquisitions de ce mercredi.

Trois nuits de perquisitions

Depuis l’instauration de l’état d’urgence de nombreuses perquisitions administratives ont eu lieu dans la région toulousaine. Il y en a eu une dizaine dans la nuit de dimanche à lundi, notamment dans le quartier du Mirail, aboutissant à cinq interpellations. Deux des suspects ont été relâchés, un autre devait être jugé en comparution immédiate pour détention de cannabis.

Dans la nuit de lundi à mardi, les opérations se sont déplacées aux Izards, dans les quartiers nord de Toulouse, dont la famille Merah est originaire. Un homme d’une trentaine d’années a été placé en garde à vue après la découverte d’un fusil à pompe.

Ils étaient autour de 15 000 à 18 heures hier sur la place du Capitole. Une foule extrêmement calme et silencieuse, rassemblée devant la façade de l'hôtel de ville illuminée en bleu-blanc-rouge. Un intense moment de fraternité, de respect et de solidarité. Parmi ces Toulousains une grande majorité de jeunes, certains émus aux larmes, qui après avoir été «Charlie» se reconnaissent aujourd'hui comme «la génération Bataclan». Des milliers de torches de téléphones ont été allumées alors que la nuit tombait sur Toulouse. L'hymne national a retenti plusieurs fois. Le silence, profond, est retombé plusieurs fois. Recueillement rythmé par des mots comme «Liberté», «Vive la France», «Même pas peur», «Tou-lou-sains», «Pa-ri-siens» «Vive la République», «Tous unis», lancés par des voix anonymes, aussitôt repris et applaudis par la foule. On a même entendu «Vive l'apéro», une façon de dire que les Toulousains veulent continuer à vivre librement dans leur belle ville. Regroupés près des portes du Capitole, auprès des représentants des différents cultes religieux, les élus de Haute-Garonne de tous bords, ont respecté l'union sacrée. Il n'y a eu ni déclaration ni discours. Vers 19 heures le plus gros de la foule s'est dispersé. Plusieurs centaines de personnes sont restées, pour discuter et se recueillir devant les bougies et les messages déposés le long de la façade du Capitole. D'autres ont eu besoin d'aller partager un verre en terrasse… Ce rassemblement n'est pas le dernier. Une marche de solidarité doit avoir lieu en ville samedi.

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