Vendredi 17 septembre, Sandra Hurtado-Ròs, a chanté en espagnol dix-huit morceaux, tout en s'accompagnant à un petit piano Kawai, soutenue par Gildas Becquet à la contrebasse et Claire Masson au violoncelle.
Une chanteuse ? Oui, mais aussi une tragédienne
Ce n'est pas seulement une interprète que l'on entend, quand on écoute Sandra Hurtado-Ròs, c'est une tragédienne impliquée jusqu'au cœur dans les drames qu'elle chante. Ceux des peuples en exil. À commencer par Clamor ! Pour les républicains espagnols, comme son grand-père et son oncle, l'un emprisonné, l'autre laissé pour mort.
L'artiste a une voix de soprano très « lyrique », peut-être même « dramatique » avec des modulations magnifiques.
C'est elle qui a composé toutes les musiques des morceaux qu'elle chante. Certains ont comme texte un poème de Gérard Zuchetto, qui tient le rôle de récitant pendant ce concert. Deux autres sont de Federico Garcia Lorca, « fusillé il y a 86 ans ». Un texte est d'Antonio Machado, écrivain républicain mort d'épuisement en se réfugiant en France. D'autres encore sont de Miguel Hernandez, poète et soldat républicain mort de la tuberculose en prison.
La légende de Tripoli
Mention spéciale à la légende de l'amoureux d'une princesse de Tripoli qui meurt en la voyant et à qui elle bâtit un superbe tombeau. Là, on sent que les racines andalouses de l'artiste surgissent, car elle chante avec un bonheur éclatant sur une musique un poco moro.
À noter que la résonance est très forte dans l'église Saint-Nicolas : Gérard Zuchetto nous dit qu'un son met six secondes à se dissiper. C'est pourquoi, une sono spéciale était destinée, non à amplifier le son, mais à le répartir. Pour empêcher la résonance du piano de couvrir la voix de l'artiste et le jeu des ses accompagnateurs.
Ce récital était organisé par l'Association nogarolienne pour la conservation et la rénovation de l'église (Ancore) avec le soutien de la Communauté de communes du Bas-Armagnac (CCBA). Jean-Étienne Meillan, président d'Ancore a célébré la reprise des événements culturels dans l'église, avec les félicitations de Vincent Gouanelle, président de la CCBA.