La cérémonie du 97ème anniversaire de l’armistice de 1918 s’est déroulée mercredi 11 novembre à 11 h 15, place Salinis à Auch où est érigé le monument aux morts. Le Préfet, Pierre Ory, le sénateur-maire, Franck Montaugé, le représentant du Département, Claude Bourdil, le lieutenant-colonel Flourette, délégué militaire départemental, le Lieutenant-Colonel Olivier Detcheberry, Commandant du groupement de Gendarmerie du Gers, Marie France Pipereau, commissaire de police d'Auch, Muriel Baggio, la directrice départementale de l’ONAC, ainsi que de nombreuses autres autorités militaires et civiles, ont participé à la commémoration. Un peloton de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan et une bonne vingtaine de porte-drapeaux étaient aussi présents pour cette cérémonie.
Après la remise des décorations, (voir photos ci-dessous), et les divers saluts et remises de gerbes,
Franck Montaugé au nom de la ville d’Auch appuya son discours pour honorer pour la première fois la mémoire du lieutenant Jean Bureau, un combattant auscitain de la Grand Guerre dont la correspondance a été retrouvée. Une heureuse découverte, un carnet quelque peu jauni dans lequel Jean Bureau a consigné les événements vécus au front. Ce document, « un véritable trésor », récupéré en 2012 dans une poubelle par un membre de l’Union nationale des combattants de l’Eure, a été transmis au directeur de l’Office national des anciens combattants du Gers, Patrick Gauchet. Lequel s’employa à ce que le nom de Jean Bureau soit rajouté à la liste des héros de la Grande Guerre.
Qui était le lieutenant Jean Bureau ?
Né le 17 août 1882 à Auch, Jean Bureau est devenu ingénieur à la société internationale des électriciens à Paris. Il périra au combat le 27 novembre 1914, à l’âge de 32 ans, à Pilkem en Belgique, alors que sa femme résidait à Auch. Quelques jours avant son décès, on sait grâce à ce carnet que Jean avait écrit à son frère : « Y-a-t-il pire que la guerre ? Je ne crois pas. (…) Demain, nous entrerons dans la fournaise avec une stoïque sérénité. Mes guerriers font mijoter un ragoût. Pour certains, ce sera le dernier festin de la vie ! »
Une lettre qui n’a jamais été lue par son destinataire. Mais ces mots « ressuscités » 101 ans après, « renforcent le devoir pour la Ville d’Auch de perpétuer le souvenir des sacrifices consentis par les poilus » dont 371 morts pour la ville d’Auch.
Pour mieux le transmettre aux jeunes générations, des élèves de l’école d’Artagnan étaient présents à cette cérémonie pour lire des carnets de guerre, tous aussi émouvants que celui de Jean Bureau.