CinémAgora aura sa deuxième édition, il fallait s’y attendre de la part de Ciné 32 et sous l’impulsion de sa dynamique directrice, Sylvie Buscail. Et pour être plus complet ce concept de films suivis de débats s’étoffe en passant de trois jours à cinq jours, du jeudi 12 novembre au lundi 16 novembre.
Onze films et huit débats sont programmés où interviendront cinq réalisateurs, Daniel Mermet, Olivier Cousin, François Guieu, Sophie Metrich et Julien Milanesi, Denis Robert, et le biographe Bruno Jaffre. Ils abordent tous de par leurs films des sujets de société divers « pour nous décrire le monde qui nous entoure, une merveilleuse fenêtre sur ce qui se passe aujourd’hui », synthétise Sylvie Buscail. Laquelle souligne aussi la collaboration de la librairie Les Petits Papiers d’Auch qui présentera des ouvrages choisis qui ont servis de thème pour un film projeté ou écrit par l’un des réalisateurs (1).
Jeudi 12 novembre à 21 heures, CinémAgora ouvrira ses écrans sur un film de Daniel Mermet et Olivier Azam, « Howard Zinn, une histoire populaire américaine ». Cette séance sera suivie d’un débat avec Daniel Mermet et précédé à 19 heures d’une rencontre avec ce dernier à l’occasion de la reprise de l’émission « La bas si j’y suis » sur internet. Les réalisateurs qui ont rencontré Howard Zinn proposent « un documentaire qui constitue non seulement un antidote contre l’oubli, mais qui offre aussi les clés de compréhension du système capitaliste dans son laboratoire primordial ».
Vendredi 13 novembre deux films sont à l’affiche.
À 18 h 30, projection de « Les anarchistes » d’Élie Wajeman avec Tahar Rahim et Adèle Exarchopoulos, sublimes dans leurs rôles. Le réalisateur signe non seulement un beau portrait d’une époque, le Paris populaire à l’aube du XXe siècle mais aussi celui d’individus épris de liberté.
À 21 heures, « Un toit sur la tête » d’Olivier Cousin sera suivi d’un débat avec le réalisateur et les collectifs GPS (groupement pour la défense du travail social) et CEDIS (Collectif d’entraide et d’innovation sociale). Il s’agira d’aborder la situation du logement d’urgence qui est catastrophique avec de nombreuses personnes dans la rue. « Un toit dans la rue, est l’histoire d’une lutte contre une réalité sociale révoltante et le récit d’un engagement collectif mené par des agents publics hors du commun ».
Samedi 14 novembre
Dès 14 h 30 débutera la première séance avec « Vague citoyenne » en présence du réalisateur François Guieu et en partenariat avec le collectif EAUCH Bien Commun (2). « L’eau est à qui ? À l’État, aux politiques, aux multinationales, aux financiers ou bien… à nous tou-te-s ? ». C’est David contre Goliath.
À 18 heures « Je lutte donc je suis » de Yannis Youlontas qui sera suivi d’un débat avec Vincent Glenn, réalisateur et co-auteur avec Christophe Alévêque du livre « On marche sur la dette » et en partenariat avec le collectif Mazi. De Grèce et d’Espagne, un vent du sud souffle sur l’Europe contre la résignation. Des hommes, des femmes, mais aussi des enfants refusent de baisser les bras. Un voyage émouvant fait de rencontres et de chansons au cœur de la résistance et des alternatives qui se renforcent de jour en jour.
La conclusion de la soirée à 21 heures revient à deux réalisateurs gersois, Sophie Metrich et Julien Milanesi, qui présenteront en avant première leur film « L’intérêt général et moi » en partenariat avec ATTAC. « Le film traite de la notion d’intérêt général à partir des débats générés par trois infrastructures de transports : l’autoroute A65 Langon-Pau inaugurée en 2010, le projet de ligne à grande vitesse du Sud-Ouest, et celui d’aéroport à Notre Dame des Landes. Ces équipements qui sont ou ont été l’objet d’une forte contestation citoyenne, interpellent sur ce qu’est réellement l’intérêt général : Qui le définit ? Comment ? Sur quels fondements, quels principes ? Quelle est la place des citoyens dans ce processus ? ». Un vrai film politique par son contenu qui traite de l’économie, de l’écologie, de la démocratie participative qui aide le public à réfléchir sur ces thèmes. Cinq années de tournage ont permis de réaliser le film.
Dimanche 15 novembre
La matinée à 11 heures débutera avec la projection de « Une histoire de fou » de Robert Guédiguian avec Simon Abkarian et Ariane Ascaride. Présenté au Festival Indépendance(s) et création 2015, ce film de 2 h 14 qui n’est pas une leçon d’histoire, retrace le génocide des Arméniens depuis 1921 par le biais de l’engagement d’un jeune Arménien qui s’engage à se venger des crimes commis contre sa communauté. Un film réaliste, dur et tendu, qui amène le spectateur à une réflexion sur la mémoire et la vengeance, la fin et les moyens.
À 14 h 30, « Nous venons en amis » d’Hubert Sauper. Celui nous embarque après son mémorable « Cauchemar de Darwin » au Soudan, pays déchiré, divisé en deux nations ennemies. Chaque escale dessine une carte du néo-colonialisme. « C’est une peinture au couteau, acide et drôle que livre le cinéaste ».
À 17 heures sera projeté le film de Jonas Carpignano « Méditerranéa » qui sera suivi d’un débat avec Réseau Éducation Sans Frontières 32. Ayiva quitte le Burkina Faso, traverse la Méditerranée et rejoint le sud de l’Italie. Rapidement confronté à l’hostilité de la communauté locale, sa nouvelle vie s’avère difficile. Mais Ayiva reste déterminé : ici sa vie sera meilleure, quel qu’en soit le prix.
À 20 h 30, « Capitaine Thomas Sankara » de Christophe Cupelin nous emmène au Burkina Faso pour découvrir la figure emblématique de ce pays des hommes intègres : le capitaine Thomas Sankara, président du Burkina Faso, de son élection en 1983 à son assassinat en 1987. À partir d’archives étonnantes, le film redonne la parole à ce leader charismatique qui a marqué les consciences bien au-delà de l’Afrique.
Lundi 16 novembre
À 19 heures ce sera d’abord l’écrivain, Denis Robert, qui présentera et signera son dernier livre « Mohicans ». L’auteur y dévoile l’histoire du journal Charlie Hedo dont le créateur fut François Cavanna. Puis à 20 h 30, ce sera le cinéaste et réalisateur, Denis Robert » présentera son film « Cavanna, jusqu’à l’ultime seconde j’écrirai », un documentaire sur François Cavanna, le créateur de Charlie Hebdo et de Hara Kiri, l’inventeur de la presse satirique, l’auteur des Ritals et d’une soixantaine d’ouvrages, disparu fin janvier 2014.
Tarifs habituels et carte 5 projections à 20 euros. Réservation : www.cine32.com ou tél : 05 62 60 61 11.
(1). La librairie Les Petits Papiers sera présente à CinémAgora avec des ouvrages choisis : « Une histoire populaire des Etats-Unis » de Howard Zinn (Dédicaces par Daniel Mermet le jeudi 12 novembre), « On marche sur la dette » de Vincent Glenn et Christophe Alévêque (dédicaces par Vincent Glenn, samedi 14 novembre), « Comment nous résistons à l’expulsion des enfants de sans papiers » de RESF, (Dédicaces le dimanche 15 novembre), « Biographie de Thomas Sankara » de Bruno Jaffré (Dédicaces par Bruno Jaffré dimanche 15 novembre), « Mohicans » de Denis Robert (Dédicaces par Denis Robert le lundi 16 novembre).
(2). EAUCH bien commun propose une exposition sur le rôle central du cycle de l’eau dans le changement climatique.