Le Journal du Gers rencontre Les Ramajo, père et fils, le 10 février. Jacques, le père, s’est lancé dans l’élevage de palmipèdes en 1972, avec son épouse Juliette. « Les 10 premières années ont été difficiles », nous dit-il. « À l’époque, on achetait 1 ha de terre avec 10 oies grasses ! ».La situation de la ferme, au bord de la route Nogaro – Auch, contribue beaucoup au développement de son entreprise, car, dès le début, des voitures de visiteurs s’arrêtent. En temps normal, il y a des visites guidées de l’entreprise et la boutique vend les produits de la ferme.
Nous avons déjà rendu visite à la Maison Ramajo en septembre 2019, en compagnie du président de la Chambre de commerce et de l’artisanat. Nous avions été frappés par le fait que les quelque 120 animaux présents étaient gavés avec gentillesse - nous ne trouvons pas de mot plus adapté - à l’ancienne, et ne paraissaient absolument pas stressés, même s’ils se bousculaient temporairement par suite de l’arrivée des visiteurs.
Jacques Ramajo a été le premier à faire des conserves. À présent en retraite, il pose un regard de sage sur la filière des palmipèdes.
Priorité aux poulets
Grave décision : au bout de plusieurs dizaines d’années consacrées aux palmipèdes, Jacques s’est résolu, avec son fils Sébastien, à donner la préférence à l’élevage des poulets sur celui des palmipèdes. Si bien qu’actuellement, la ferme traite 14 000 canards, 1 200 oies et… 40 000 poulets par an.
Cette nouvelle orientation est due au fait qu’il y a moins de contraintes dans l’élevage des poulets. Il n’est pas exclu que d’autres producteurs suivent cet exemple...En revanche, si l’on parle de contraintes sanitaires contre la grippe aviaire, les Ramajo ne sont pas d’accord pour que les poulets soient soumis aux mêmes règles que les palmipèdes, car ils sont moins sensibles à la contagion.
La filière attend un vaccin
S’agissant des pouvoirs public qui décrètent l’abattage massif de palmipèdes, Jacques Ramajo croit, justement, qu’il est trop massif parce que ce n’est pas l’argent desdites autorités qui est en jeu... D’une manière générale, il craint que les pouvoirs publics ne sachent pas ce qu’il faut faire face à l’épizootie.
En revanche, il voit la solution dans un vaccin et il souhaite qu’il arrive le plus vite possible. Car les éleveurs et gaveurs n’ont plus de rentrées de volailles avant le mois de mars, donc plus de rentrée de fonds avant septembre.
N.B. - La photo du haut de page représente Jacques Ramajo.