Grippe aviaire : la parole aux pros de l’élevage (2)

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Entretien avec Philippe Soules de Manciet

Le 12 février, nous avons rencontré Philippe Soules dans son domaine de Sauboires à Manciet. Cet homme affable et accueillant est adjoint au maire de Manciet et il a une grande expérience de l’élevage et du gavage de canards qu’il pratique actuellement en autarcie (sans transport). Sachant que ce ne sont pas forcément les canards qu’il élève qui sont ensuite gavés dans sa ferme.

Des opinions modérées

Philippe Soules, qui connaît beaucoup de choses sur la filière des palmipèdes, a des idées sur les possibilités de sortir de la crise sanitaire. Il se distingue par des opinions modérées et un désir de compromis sur les questions qui agitent la filière.

« Je ne vois comment faire autrement que mettre à l’abri les animaux », nous dit-il. Il préfère l’expression « mise à labri » que le terme de « claustration ». Une possibilité pourrait être de mettre à l’abri les oiseaux captifs pendant la période à risque, du 15 octobre au 15 mars. Et il pourrait y avoir des dérogations à la mise à l’abri, en dehors de cette période.

Abattage préventif et vaccination

Par ailleurs, l’abattage préventif se ferait seulement dans les élevages qui sont à proximité immédiate des foyers de crise aviaire.

S’agissant de vacciner les animaux, Philippe Soules fait remarquer qu’un pays où les animaux sont vaccinés n’est plus considéré comme indemne de la maladie. Ce qui pourrait causer des difficultés à l’exportation. Mais il ajoute qu’il n’y a guère plus de 2 % des palmipèdes français qui soient exportés.

Philippe Soules admet que certains professionnels de la filière ne sont pas au niveau désiré par la profession : il souhaite qu’on les aide à progresser.

Des services vétérinaires au comportement humain

Notre interlocuteur sort un peu de son calme pour demander que les services de l’État harmonisent leurs décisions dans les départements contigus. Ce qui n’est pas le cas pour les Landes et le Gers.

Enfin, Philippe Soules n’a que des éloges pour les services vétérinaires du Gers, dont le comportement a été très humain auprès d’éleveurs contraints de faire abattre leurs animaux par milliers. À noter que lesdits services ont refusé de nous rencontrer, en nous renvoyant...au ministère de l’Agriculture.

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