On a tous imaginé, un jour, être capables de donner vie à un animal improbable, issu de la rencontre d’une pomme de pin et d’un morceau de bois, de transformer en chouette une coquille de noix abandonnée par un écureuil… Sylvain Trabut, lui, y parvient si bien que ses créatures nous charment au premier coup d’œil.
À 43 ans, ce Gersois d’origine a forcément gardé un regard et une âme d’enfant pour donner naissance à ces figurines fascinantes, composées de matières premières végétales récupérées lors de ses promenades, et qui portent en elles leur part de rêve.
L’artiste était pourtant loin d’imaginer l’engouement que ses transpositions subtiles allaient susciter, après qu’il ait tout simplement posté sur sa page Facebook : “ Je m’appelle Sylvain Trabut et je crée des compositions à partir d’éléments découverts dans la nature. Voici une sélection de mes créations ”.
« C’est une chose incroyable qui m’arrive ; j’avais à peu près 1 500 personnes qui suivaient ma page, j’espérais juste qu’on me remarque un peu plus » commente-t-il. Trois jours plus tard, il est repéré par un journaliste de France 3 Occitanie qui rédige un article à son sujet. Son compte s’emballe alors pour atteindre plus de 40 000 abonnés en une semaine à peine. Des milliers de messages, de réactions et d’encouragement s’enchaînent…
« Les gens me posent plein de questions, ils veulent voir, acheter… En fait, tout a commencé fin 2018, lors d’un voyage au Costa Rica, où j’ai ramassé un tas de choses ; j’avais déjà en tête cette envie de créer à partir de matières végétales. À mon retour, j’ai présenté mes vœux avec des personnages confectionnés à partir de ces bouts de nature que j’avais collectés. J’ai eu beaucoup de commentaires très agréables… ».
Qu’est-ce qui rend si émouvantes ces petites « bestioles » d’une folle inventivité, qui dégagent autant de force et de poésie à la fois ? Leur regard, fait de petites graines parfois soulignées d’une fine couche de vernis qui les animent comme si elles étaient réelles ? Leur attitude, fragile ou conquérante, les rendant presque humaines ?... D’autant que Sylvain, qui a suivi une formation aux Beaux Arts, une école de BD en Belgique, et travaillé près de dix ans dans la création de jeux vidéos, sait parfaitement les mettre en scène, avant de les fixer sur la pellicule.
Mais que faire de ce succès inopiné, alors qu’il est déjà très engagé dans un travail d’équipe qui lui tient à cœur ? Des livres, des calendriers, des cartes postales, des expositions, des ateliers ?... Les possibilités se bousculent, le créateur n’a pas eu pour l’instant le temps d’y réfléchir.
« Tout ça est assez soudain, et j’ignore pour l’instant la suite que je donnerai. Je continue d’apprendre auprès de la nature le comportement des matériaux qu’elle offre. J’avais utilisé par exemple une gousse de glycine pour le bec d’un oiseau ; mais en séchant, celle-ci a fini par éclater, et mon oiseau s’est retrouvé le bec ouvert ! »
On se dit que si Arcimboldo avait connu Facebook, le peintre aurait sûrement “liké” toutes les œuvres originales de Sylvain qui s’y affichent…
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