La BAC 32, Brigade Activiste de Clowns, veut faire des attentats de joie !

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L’appel à candidature pour créer une brigade de clowns a été entendu et,  aussitôt créée, la toute récente BAC gersoise a déjà eu les honneurs de la presse...en des termes parfois très éloignés de la réalité…

Nous avons voulu en savoir plus en rencontrant le clown Flop… C’est une dame, mais chut...C’est un secret !

Le ton est immédiatement donné : « Pas de chef chez nous, pas de porte-parole dans notre groupe et gare à celui qui demande qui est le chef car tout le monde va répondre : « C’est moi ! »!!! »

Flop s’est juste désignée pour communiquer sur la Brigade et tenter d’en définir l’esprit.

Echanges :

Journal du Gers : Comment est née la BAC gersoise  et comment est-elle composée ?

Flop : Le groupe s’est rapidement constitué puis s’est réuni pour la première fois le 5 décembre et s’est organisé très démocratiquement.

On peut dire que nous sommes un collectif constitué de volontaires qui viennent de plein d’horizons différents, de tous âges puisque cela va d’un peu plus de 20 ans à plus de 70 ans.

Certains ont déjà fait du clown, d’autres pas du tout, certains sont déjà dans des actions militantes, d’autres non.

Nous sommes essentiellement gersois mais certains viennent de Toulouse, du Lot-et-Garonne, des Landes.

Nous sommes actuellement une trentaine.

Nous avons suivi tous ensemble une petite formation sur le clown activiste.

Journal du Gers : Quel est l’objectif de cette brigade ?

Flop : Notre but est de venir étaler des sourires partout, éveiller les consciences avec légèreté, évoquer certains sujets qu’il nous semble important de mettre en lumière toujours avec bienveillance, amour, sourire, joie, tendresse !

Notre première action a porté sur l’obligation du port du masque ; les prochains sujets devraient être l’eau, la sécurité, la vaccination…

Journal du Gers : Parlez-nous de cette première action sur les masques ?

Flop : Nous sommes intervenus dans une grande surface d’Éauze en clowns masqués arborant chacun un masque différent, le masqu’à rat, le masqu’ulinité, le masque d’happy-culteur, le masque anti bee-zou, le masqu’ hot, le masque je nous hier… 

À un premier niveau, il s’agissait de faire un défilé et de « promouvoir » chacun son masque supposé être le meilleur.

Mais derrière, il y a tout de même une idéologie militante : on veut faire sourire sur les masques mais aussi faire réfléchir sur le libre-arbitre, aider les gens à se questionner là-dessus  sans imposer quoi que ce soit puisque nous avons au sein même du groupe des avis différents sur la question.

En aucun cas, il ne s’agissait d’une action anticapitaliste ou pro-bio, comme on a pu le lire.

Journal du Gers : Quelle a été la réaction des clients ?

Flop : Elles ont été diverses. Certains se sont beaucoup amusés et nous ont même remerciés chaleureusement d’avoir apporté de la bonne humeur.

Certains étaient interloqués, perplexes...

Nous voulions poursuivre notre action au marché mais nous n’avons pas pu le faire car une de nos clowns n’avait pas son attestation, nous étions partis un peu trop vite, portés par l’élan de cette toute première sortie.

Journal du Gers : Avez-vous fait un débrief après cette première action ?

Flop : Oui, tout à fait et cela nous a permis de nous réorganiser.

Tout d’abord, nous avons constaté qu’il nous fallait un membre extérieur à la brigade qui se fait médiateur entre le public et la brigade pour expliquer si nécessaire. Ce ne peut pas être un des clowns car un clown peut souvent se laisser emporter par l’ « ivresse » du jeu.

Ensuite, nous réfléchissons à une ré-organisation en sous-groupes qui soient plus harmonieux dans leur façon de faire ; en effet, il y a ceux qui veulent faire des « attentats de joie » en chants et musique adressés à la foule et ceux qui privilégieraient silence, douceur et relation individuelle. Créer un cadre commun permettra probablement à chacun de se sentir à l’aise au sein du groupe, et au public de mieux comprendre nos intentions.

Mais on se retrouve tous autour de la même volonté qui est d’éveiller les consciences avec le sourire sans rien imposer.

Journal du Gers : Votre groupe déjà bien fourni peut-il accueillir encore des volontaires ?

Flop : Oui, tout à fait ! Nous sommes un groupe très ouvert : qui veut venir rire est le bienvenu !

Et surtout, il faut oser même si on ne veut pas « faire le clown ». On a besoin de médiateurs, mais aussi de gens qui peuvent venir simplement pour soutenir l’action et réfléchir avec nous en amont pour les prochaines actions, de photographes, de personnes pour créer des décors, accessoires et costumes… et le théâtre de l’invisible peut parfaitement compléter une action de clown.

Tout type de soutien est le bienvenu mais toujours dans la bienveillance.

Pour rejoindre la BAC, laissez traîner vos oreilles...

Suite à leur première action, la BAC 32 a écrit ce petit texte :

Il était une fois un p'tit clown confiné qui se détendait les zygomatiques en regardant passer les nuages qui lui brouillaient le ventre, la tête en vrac sur des pixels tantôt noirs, tantôt gris... Quand soudain !

Un plus gros que les autres, un tout rouge, un gonflé d'enthousiasme qui disait "Viens, on va se faire plein de copains, et on ira dire aux gens qu'on les aime".

Wahou. Le p'tit clown a pris son auto, son papier obligé, son masque sur le nez, et il s'est retrouvé au milieu d'un tas de sourires grands comme des bananes même pas bio, avec des couleurs plein le cœur et des envies de bonheur à tous les étages.

Ils se sont bien marrés !

Et ils ont pensé aux autres... Ceux sous la pluie qui engorgent les peines, ceux cachés derrière leur trouille, ceux qui se tuent sans ridicule, et ils se sont dit : on va leur rappeler qu'ils sont vivants.

Alors ils se sont préparés, un poil de masq'ulin, une pincée de masqu'hot, un chouille de masqu'à rats, et ils sont partis vendre du rêve aux Élusat-e-s sur les coups de 11 h.

À 135 € (c'était pas encore les soldes), ils ont promu leurs "masques je-nous-hier mieux qu'un système immunitaire", en happy-culteur de l'anti bee-zou, ils ont gratté les notes du grand Retour de la B.A.C. (Brigade Activiste de Clowns), dans les rayons du Leclerc d’Éauze, pour réchauffer des p'tits cœurs congelés.

Puis voilà que les casqués les ont pris pour des brigands masqués et sont venus recouvrir de bleu leurs chants de soleil.

Et la pluie est tombée sur le marché...

Entre les yeux au ciel et les "merci pour ce joyeux bordel !", p'tit clown aux joues évaporées a souri et s'est dit... vivement la prochaine !

BAC32 (Brigade Activiste Clowns 32)

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