Michel Baylac, vous venez d’être élu président des Maires du Gers (AMF32), présentez-vous brièvement.
Je suis maire de Roquelaure, une commune de 600 habitants. Je suis un bon connaisseur des sujets touchant à la ruralité. J’ai notamment contribué à définir l’agenda rural national, qui est sur le bureau de Jacqueline Gourault, la ministre des territoires. Elle viendra d’ailleurs nous voir dans le Gers la semaine prochaine.
Votre mandat est de 6 ans, quelles sont vos priorités ?
Etre élu par les maires du département est une fierté. Je prends ça très au sérieux. A l’occasion des élections sénatoriales ce dimanche, j’ai rencontré la plupart des 461 maires du département. Ils souhaitent un président très présent dans les instances, Préfecture et Conseil Départemental en particulier, et qui relaye leurs préoccupations et leurs attentes.
Je souhaite également faire entendre la voix des petites communes au niveau national. Il faut défendre l’exception rurale. Parler ruralité à l’AMF France sera aussi une de mes priorités.
La COVID est une des préoccupations majeures des maires. Que vous ont-t-ils demandé à ce sujet ?
Les maires souhaitent surtout avoir des réponses claires sur les questions du quotidien. Que répondre à des personnes qui veulent par exemple se marier, ou à d’autres qui veulent organiser une manifestation culturelle ? etc…Les maires souhaitent savoir exactement quoi répondre à leur population sur un maximum de sujets. Et comme le contexte sanitaire évolue régulièrement, ce n’est pas simple !
Le préfet m’a intégré dans la cellule de crise départementale qui se réunit toutes les semaines avec l’ARS et l’ensemble des autorités départementales. J’ai demandé à ce que les maires soient informés en temps réel de l’évolution de la situation sanitaire et des évolutions réglementaires envisagées.
Les maires souhaitent protéger au mieux leurs administrés. L’école est aussi un sujet majeur. Pour un maire rural, il est très important d’avoir une école qui fonctionne de la meilleure façon. Finalement, le mois de Juin a été une répétition générale pour la rentrée de septembre. Les maires ont pris des habitudes de travail avec les écoles. Ils ont fait un travail exemplaire.
Le renforcement de la réglementation, avec les fermetures de bars et restaurants dans certains départements vous inquiète-t-il ?
Nous sommes très vigilants au lien socio-économique. Aujourd’hui, la fermeture des bars et restaurant est évoquée dans beaucoup de départements. Or cette branche professionnelle a fait preuve de beaucoup de responsabilité. Les gérants se sont complètement adaptés à la Covid. Ils ont pris des précautions, demandé à leur personnel d’être très réactifs et vigilants. Aujourd’hui, je souhaite que nous n’allions pas trop loin dans les restrictions. Il faut protéger les professionnels qui font tout le nécessaire sur le volet prévention. Je pense que le nouveau préfet est vigilant et ne cédera pas à la panique. Ces restrictions ne sont pas envisagées au moment où je vous parle.
Quels sont les enjeux pour le département du Gers dans les prochaines années ?
Le désenclavement routier doit se poursuivre. La N124 est un dossier qui a quarante ans. Cela n'est pas normal. Il faut aussi faire avancer la N21 sur le trajet Agen-Auch-Tarbes. Le rail peut aussi être relancé sur la liaison Auch-Agen; pourquoi ne pas développer également le Fret. Il y a quelques demandes.
Il y a aussi le désenclavement numérique. Il reste des zones blanches, en mobile tout comme en filiaire. Il faut un meilleur débit pour l'ensemble du département.