Actuellement des pages se tournent dans pratiquement un complet anonymat.
Ainsi celles de certains qui ont particulièrement marqué de leur empreinte la vie locale et participé à l’éclosion de sociétés.
Serge Castagnet qui vient de nous quitter en faisait partie. Enseignant pratiquement débutant à Castéra-Verduzan, en 1960, j’y avais fait sa connaissance. J’avais hérité du cours moyen en raison d’un remplacement. Serge était en classe de Fin d ‘Etudes avec le directeur, Monsieur Launet. J’avais décidé dans le cadre des activités physiques, car à l’époque nous n’avions pas de moniteur désigné à cet effet, et ne disait-on pas d’ailleurs en parlant d’un enseignant ‘’ C’est un médecin généraliste, spécialiste dans toutes les matières ! ‘’, de monter une équipe de rugby à huit. J’avais des gars solides. Ils n’y avaient jamais joué mais ils s’avérèrent de vaillants joueurs appliqués qui firent de rapides progrès. Nous avions obtenu par un élève, Jean Maurens, le droit d’utiliser un champ en bordure de la route d’Auch, à la sortie du village.
Nous y faisions nos entraînements. Il y avait Marès, Ramounéda, Lochouarn, Lagarde, Bottéga, ...et Serge, un solide gaillard, mais gentil déjà. Engagés en championnat UFOLEP, nous avions comme adversaires Mauvezin, Condom... de grosses équipes. Je sais que les résultats s’améliorèrent au fil des matches et j’étais content de mes élèves.
Nommé plus tard à Valence-sur-Baïse, avec Guy Monnier, rugbyman de talent, mais aussi très bonne raquette, nous avions créé un club de tennis rattaché comme plusieurs sociétés à l’Amicale Laïque, et dont les courts, grâce à la bienveillance du maire, Alexandre Baurens, avaient pu être tracés dans les arènes qu’il avait fait couvrir, accédant à notre demande.
Quelques années après, alors que j’étais adjoint de Roger Rambour, maire, un ami, Max Dupouy de Condom, m’apprit qu’un ancien contremaître de Becker, le spécialiste des terrains en béton poreux, s’était installé et cherchait à faire connaître son entreprise. Le club de tennis de Valence-sur-Baïse n’était-il pas disposé à le faire travailler ? Roger Rambour ayant donné son aval, nous passions commande auprès de Serge de trois terrains en dur, deux destinés au tennis et un troisième comme plateau d’Éducation Physique. Je me rappelle un de ses employés au travail, étalant la couche de grains de riz juché sur un tuyau qu’il faisait avancer en le faisant rouler avec les pieds, et tout cela en équilibre ! Un véritable artiste de cirque !
Dans les mois qui suivirent, ils furent nombreux à venir des clubs extérieurs tester nos terrains dont la qualité était irréprochable. Ceux intérieurs aux arènes reçurent plus tard le même traitement. Quand vous circulez dans le département, si vous voyez un terrain de tennis jusque dans le plus petit village, ne cherchez pas, il porte la marque Castagnet.
Serge était un bonhomme très généreux, humain. Le tournoi de tennis local était, chaque année, l’objet d’une dotation très importante de sa part. Il avait deux enfants, Valérie et Lionel, que j’eus en classe, l’école de Valence-sur-Baïse étant lieu d’accueil pour les enfants d’Ayguetinte où leurs parents habitaient.
Serge est parti. Je savais par son épouse qu’il était souffrant. Puissent son épouse Marie-Claude, ses deux enfants Valérie et Lionel , tous ceux que ce deuil afflige, trouver dans ces quelques mots qui traduisent l’affection que j’avais pour le défunt, quelque réconfort à leur peine. Sincères condoléances.
Claude Laffargue.
Le Journal du Gers s'associe à Claude Laffargue pour présenter toutes ses condoléances à son épouse et à sa famille.