Comment cela, vous n'avez pas pu y assister ?

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Pourtant, c'était une soirée à ne pas manquer.

D'autant plus qu'une date avait été rajoutée la veille à la programmation initiale, rapidement complète, du vendredi 7 février.

La communication avait pourtant bien fonctionné pour fêter ces trente ans de la Boîte à Jouer.

Mais vous avez peut-être une excuse valable. Le Journal du Gers va alors tenter de vous faire profiter d'un peu de ces soirées inoubliables.

La Boîte à jouer a ainsi fait salle comble au Théâtre de Condom, deux jours de suite, avec son spectacle, La femme du Boulanger.

La présidente Christine Munoz, contactée par Pitto Campa durant l'été 1990, a accepté sans hésiter à faire partie de l'aventure : la création de la Boîte à Jouer. On la retrouve trente ans plus tard pour célébrer la longévité de l'association. Un proverbe dit : "le temps, c'est le levain dans la pâte". La Boîte à jouer a pris le temps de mûrir et de s'élever telle la pâte du bon pain. Maintenant est venu le moment de la dégustation ! Quelle bonne idée d'avoir été chercher le boulanger et sa femme pour fêter cet anniversaire !

Les artistes ont déployé tout leur talent pour cette pièce de Pagnol, haute en émotions et en éclats de rire, pièce mythique mise en scène par Pitto Campa dans l’esprit du Sud-Ouest : expressions en patois, accent prononcé du cru gascon et décors locaux.

En effet, sur la scène du théâtre, le décor est bien marqué. Mais existe-t-il vraiment ce Bistrot de la Baïse ?

Quatorze personnages dans la pièce de Pagnol, toujours quatorze dans l'adaptation de Stéphane Dufau, mais sept acteurs sur scène : une performance remarquable pour chacun d'entre eux qui interprète deux rôles. Presque tous donc ont une double casquette, sauf Pitto Campa, il s'est attribué le rôle du boulanger dont il rêvait depuis longtemps.

Ce personnage est omniprésent dans la pièce. Difficile pour Pitto de se dédoubler ; c'est donc Roland Abadie qui, en plus du curé, revient sur scène en boucher, mais aussi en un berger nommé Esprit.

Cherchez l'erreur dans cette photo et trouvez la solution : la troupe se compose de deux actrices et cinq acteurs. Attention, les yeux ! À cet instant précis sur la scène, six personnages masculins ! Clothilde Huet, Mademoiselle Angèle, s'est métamorphosée pour incarner Maillefer.

L'adaptateur de la pièce, Stéphane Dufau, n'est pas oublié dans la distribution des rôles puisque, travailleur acharné, sa facilité de jeu déconcertante, lui permet de tout jouer. Il connaît bien Pagnol puisqu'il a déjà été le Schpountz ; dans cette création, il est à la fois, bien sûr, à des moments distincts, Antonin et le Papet. Stéphane Dufau, l'homme au fusil, dans la scène ci-dessous !

Mais que serait une pièce ou un film sans un jeune premier ? Et qui pour l'incarner ? Victor Campa qui baigne dans le théâtre depuis sa plus tendre enfance, dès cinq ans sur les planches. Allez en plus de jouer Dominique, le berger, la cause de tous les soucis de ce pôvre boulanger, il se transforme également en instituteur.

Tous les personnages sont importants dans une pièce et il s'agit de n'oublier personne. Yves Huet - à gauche ci-dessousincarne Barnabé et le Marquis. Habitué de Pagnol, Yves a eu la bonne idée, un jour, d'abandonner la vente des imprimantes pour se consacrer uniquement au métier d'acteur. Voire même d'écrivain, puisque c'est sa plume qui est derrière le seul en scène "La part des Anges" au répertoire de la Boîte à jouer.

Le public a été conquis par l’interprétation de cette pièce, un bon moment de rires et de détente.

Les artistes ont salué le public sous de nombreux applaudissements forts et chaleureux.

Cette pièce sera rejouée, en plein air, au Château de Cassaigne, les 23 et 30 juillet et les 6 et 13 août à 21 h. Vous retrouverez alors le couple vedette, le boulanger et sa femme interprétée par Carla Bonnegarde Delisle. Cette dernière a rejoint la troupe pour le spectacle "Le Bossu" en 2013. Sa finesse de jeu et sa palette d'artiste sont déjà très larges malgré son jeune âge.

D'ici l'été, vous avez largement le temps de relire tout Pagnol ou si vous préférez de revoir le film mythique, sorti en 1938, avec Raimu en boulanger.

Mais, attention ce soir, samedi 8 février 2020, à 20 h 30, la fête continue  avec un concert unique de Big Moustache, au Théâtre des Carmes. Pour l'instant, la réservation est toujours ouverte en ligne

Photos Marc Le Saux

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