Les obsèques de Claude Dando, décédé le 15 décembre, ont eu lieu jeudi 19 à l’église de Nogaro. Le Père Bankolé, curé de la paroisse, étant pris par la messe de Noël à l’EHPAD du Houga, c’est un laïc, Jean-Jacques Four, qui a officié.
Claude Dando ayant été un personnage très dynamique, aux activités multiples pendant des décennies, il y avait foule à l’église. Outre Christian Peyret, maire de Nogaro, et Élisabeth Dupuy-Mitterrand, présidente de la communauté de communes, des dirigeants du comité départemental et de la ligue de tennis d’Occitanie étaient présents.
Les mots de Christophe Dando
Fils de Claude, Christophe Dando fait un résumé de la personnalité de son père : « Tu as aimé le sport, la vie politique, la comptabilité. Tu as aimé le vin, le whisky, l’armagnac, la corrida, le chocolat, les repas entre amis (…), la famille, les fêtes de Nogaro et de Vic, tu as aimé la vitesse en voiture et dans la vie, et les combats te rendaient plus fort et meilleur ».
Christophe Dando ne manie pas la langue de bois pour évoquer son père. Qui aurait aimé cela, c’est certain. Quelques exemples :
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« tu faisais partie, selon Pierre, de ces hommes forts, de ces présidents dictateurs nogaroliens : Robert Castagnon pour la course landaise, André Diviès au circuit, André Malibos à l’aéro-club, des hommes un peu fous, qui avancent et pas toujours faciles à vivre »,
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« s’il ne vous a jamais énervé et engueulé, c’est que vous ne l’avez pas connu ».
Et la tendresse n’empêche pas l’humour qui touche à l’authentique :
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« tu as cru que tu étais le seul à savoir conduire et que la route était à toi : tu seras donc aussi adhérent de l’association du circuit de Nogaro »,
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« tu disais avoir apporté le short noir à l’AAN, les photos semblent le prouver, tu es le seul parmi les shorts blancs ».
Plus déchirant : ayant essayé massages cardiaques, crié et tapé en vain à coups de poings sur la poitrine de son père, il a cette réflexion : « La dernière chose que j’ai faite avec toi, papa, c’est te taper dessus ».
Un meneur
Christophe Dando décrit son père comme un meneur, celui qui avance, qui ne doute pas. Qui a eu la volonté de tout embrasser : sport, travail et le reste. Ayant fait partie des premières générations à pouvoir faire du sport, il en a gardé « une passion indéfectible pour le milieu associatif, sans comprendre son manque d’attrait pour certains jeunes d’aujourd’hui ».
Claude Dando était doué pour le sport en général. Il joue au rugby avec l’AAN comme 3e ligne, puis comme arrière. Ensuite, il participe à la création,en 1978, des Esquillots, les anciens du rugby. Puis c’est le tennis : trésorier du club en 1974, il devient président en 1983. Président à vie, remarque tristement Christophe.
Puis c’est la lutte tous azimuts pour amener le tennis-club au plus haut niveau, et « tu as gêné par tes résultats et ta ville éloignée ». De fait, Nogaro monte en Nationale 4 en 2011, puis en Nationale 3 et en Nationale 2. Et les Dames suivent trois ans après.
La rénovation du club-house, inaugurée cette année, a été une immense satisfaction. « Tu disais : merci de m’avoir permis de voir cette rénovation. Phrase terrible avec le recul ».
Le rugby, le tennis ne suffisaient pas à ce sportif doué : il s’est aussi mis au golf avec une belle réussite, et au ski. C’était aussi un aficionado de la corrida.
Il aurait aimé réaliser, dans l’avenir, la modernisation des installations du club pour recevoir dignement les compétitions.
Christophe Dando conclut : « Coluche a dit : si j’ai l’occasion, j’aimerais mieux mourir de mon vivant. Je crois que tu as réussi ».
Patrice Dando parle du professionnel
La vie professionnelle de Claude Dando n’a pas été moins intense, selon son fils Patrice. Il travaille d’abord dans l’équipement, puis aux Établissements Bounet (machinisme agricole). En 1982, il entre au cabinet d’expert-comptable Larralde, où il reste jusqu’en 1999. Année où il contribue à la création de DPA Expertise Conseil par ses deux fils avec 4 collaborateurs. Aujourd’hui, l’entreprise comprend 20 personnes.
Claude a travaillé de 1964 à 2019, malgré la retraite prise en 2005. 45 heures par semaine en période calme, en menant de front la vie sportive et associative.
Patrice Dando loue l’humanité de son père, sa tolérance, sa soif d’apprendre et sa volonté de transmettre son savoir. Il était toujours tourné vers l’avenir, sans oublier le passé.
Parmi les nombreux messages de soutien reçus, celui-ci revient souvent : « Il était mon deuxième papa ».
La parole du maire
Christian Peyret, maire de Nogaro a bien connu Claude Dando. Il dit à quel point la mort de Claude Dando a stupéfait tout Nogaro. C’était quelqu’un de très investi dans tout ce qu’il entreprenait. Le sport a conduit sa vie. Au tennis-club, c’était un président omniprésent, engagé, passionné, déterminé. Il défendait les valeurs du tennis et faisait rayonner son club.
Lors de l’inauguration du club-house rénové, il avait dit combien il était fier et heureux de pouvoir mettre à la disposition des adhérents des installations de qualité, à la hauteur de la réputation du club.
Philippe Belou du Comité départemental
Représentant le comité et la Ligue, Philippe Belou souligne l’enthousiasme de Claude Dando pour amener le club de Nogaro parmi les meilleurs d’Occitanie. Il note aussi sa compétence pour gérer les finances du Comité. C’était un homme « exceptionnel », de conviction et d’engagement, au caractère bien trempé.
Marc Dando, petit-fils de Claude
Marc a choisi de lire un poème de Charles Péguy adapté de Saint Augustin sur la mort, dont voici les premiers vers :
« L’amour ne disparaît jamais, la mort n’est rien
je suis seulement passé dans la pièce d’à côté. »