Lancement des Rencontres littéraires avec le romancier Akli Tadjer…

0  Akli Tadjer Christian Peyret Sarah Dehez et Eric Busson 1bis 051219.jpg

...Président du jury 2019 des lycéens pour leur Prix littéraire (entretien)

Unique manifestation de ce genre dans le Gers, le Prix littéraire « Jeune Mousquetaire du 1er roman » fête sa 15e année. Lancé par le professeur Éric Busson, qui l’organise avec la junior-association Un Livre dans la poche, le Prix est devenu, depuis quelques années, une grande affaire : les Rencontres littéraires de Nogaro.

Le principe est simple :

  • une sélection de 5 premiers romans est établie en novembre,

  • les élèves lisent les romans et en écrivent éventuellement la critique jusqu’à la fin de mai,

  • au début de juin (ce sera le 5), ils élisent le lauréat qui reçoit un Prix de 1 000 euros décerné par la municipalité de Nogaro ; au cours d’une journée de rencontre avec les romanciers.

D’autres lycées que celui de Nogaro participent au vote. Le public le peut aussi, sur le site du Prix (1). La bibliothèque de Nogaro, ainsi que la librairie Corbel d’Éauze sont partenaires. Le 5 juin, on pourra acheter – comme chaque année - les romans du président et des autres écrivains.

Ce qui fait l’originalité de cette opération de juin, ce sont les échanges entre les écrivains et les lycéens, très riches. Même des écrivains, dont les romans ont été sélectionnés les années précédentes, viennent volontiers, quelquefois plusieurs fois de suite.

« Anciens » invités cette année : Vincent Lahouze, Denis Michélis, François-Henri Soulié et Angélique Villeneuve.

Réception à la mairie le 6 décembre

Christian Peyret, maire de Nogaro, reçoit, vendredi 6 décembre, à la mairie, le nouveau président du jury, le romancier Akli Tadjer, accompagné d’Éric Busson et de la présidente de la junior-association, Sarah Dehez.

Celle-ci présente officiellement la sélection de romans dans laquelle sera choisi le gagnant. Ce sont :

  • Les autres fleurs font ce qu’elles peuvent d’Alexandra Alévêque (Sable polaire),

  • La chaleur de Victor Jestin (Flammarion),

  • À crier dans les ruines d’Alexandra Koszelyk (Aux forges de Vulcain),

  • Belle infidèle de Romane Lafore (Stock),

  • J’ai des idées pour détruire ton ego d’Albane Linÿer (Éditions Nil).

Entretien avec Akli Tadjer (2)

Le Journal du Gers rencontre Akli Tadjer, le 7 décembre, à son hôtel à Plaisance. L’interlocuteur est frappé par les propos simples et directs de l’écrivain. Il ne joue pas à être sympathique : il l’est naturellement.

Cela vient certainement du regard pondéré qu’il jette sur le destin des Algériens en France. Et cela dénote de la force d’âme. Par exemple, sur le colonialisme, il explique qu’il écrit à partir d’individus, donc sans faire de politique : « Je m’accroche à l’humain, une personne n’est pas responsable de tout ».

Kabyle né en 1954 en France, il n’a rien connu de la guerre d’Algérie, mais des événements de son enfance, en France, l’ont marqué et sont devenus des départs de romans. Par exemple, quand des Pieds-Noirs arrivent dans son immeuble, il va annoncer que « des étrangers » sont arrivés. Difficile alors de comprendre, quand on lui dit : « Non, ici c’est leur pays ! »

Il aime faire raconter par des enfants. Un prochain roman expliquera la guerre d’Algérie à sa fille qui lui a demandé : « Ah bon, il y a eu la guerre entre la France et l’Algérie, mais qui a gagné ? ».

Pour Akli Tadjer, écrire, « cela me cultive ! » : s’il est intéressé par un sujet, parfois remonté des profondeurs de sa mémoire, il fait des recherches. À noter que sur l’immigration, il a une phrase marquante : « C’est le destin d’individus qui arrivent là où personne ne les attend : c’est la plus haute forme de solitude ».

Il parle toujours en homme averti des aléas de la vie, mais qui a acquis la sagesse. Et c’est plus convaincant qu’un étalage d’émotions...

Grand « fan » de lecture, il estime que celle-ci est essentielle et qu’il faut la défendre face à Internet.

(1) (https://prixjeunemousquetaire.fr/). (2) Akli Tadjer a publié 11 romans dont certains ont été traduits en allemand, en suédois, en russe etc. Citons : Les A.NI. du Tassili (Prix Georges Brassens), Courage et patience (Grand Prix du Var), Le Porteur de cartable (Prix Maghreb-Méditerranée-Afrique), Alphonse, La vérité attendra l'aurore, Qui n'est pas raciste, ici ?, etc.

1 La sélection des 5 romans 1bis 051219.jpg
1 La sélection des 5 romans 1bis 051219.jpg
2bis Akli Tadjer 1bis 051219.jpg
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3 Sarah Dehez présente la sélection 1bis 051219.jpg
3 Sarah Dehez présente la sélection 1bis 051219.jpg
2  Akli Tadjer Christian Peyret Sarah Dehez et Eric Busson 1bis 051219.jpg
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4 Akli Tadjer au Ripa Alta 1bis 051219.jpg
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