​​​​​​​Les Saint-Cyriens du Gers à Vic-Fezensac

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Ils ont fêté le « 2 S »

Les Saint-Cyriens du Gers se sont réunis, à Vic-Fezensac, à l’appel de leur président, le général Gilles De Cleene. Ils étaient trente-trois. Des épouses de Saint-Cyriens morts, comme de Saint-Cyriens vivants, font partie de ce rassemblement traditionnel du « 2 S » (1).

Le groupe a d’abord assisté à une messe où l’officiant a noté que les Saint-Cyriens répondaient à une vocation, à un appel, comparable à celui du Christ aux chrétiens.

Le général De Cleene a rendu hommage à tous les Saint-Cyriens morts au combat et, en particulier à ceux - Saint-Cyriens ou non - qui sont morts au Mali, le 25 novembre 2019. Il a lu la prière pour les soldats tués au combat (2).

Réception à la mairie

Ensuite, le groupe a été reçu par le maire Michel Espié à la mairie. Celui-ci a souhaité la bienvenue et n’a pas manqué d’éloges pour sa ville de Vic-Fezensac, « économie à taille humaine, foie gras, vignobles, agriculture et artisanat tourné vers l’habitat. On y vient de loin : nous savons recevoir ».

Il ajoute que les gens s’appellent par leur prénom, « c’est une spécificité ». Mais « nous avons le même caractère que les taureaux de la feria : parfois on se dispute, on s’invective, mais cela ne dure pas ! » Après le verre de l’amitié, le groupe est allé déjeuner au restaurant d’Artagnan face à la mairie.

À la fin du repas, comme c’est la tradition, le groupe a entonné, à pleine voix, les chants de Saint-Cyr.

Le général De Cleene a communiqué un poème poignant, écrit par le capitaine Clément Frison-Roche, tombé le 25 novembre au Mali, écrit quand il était à Saint-Cyr en 2012-2015 (3).

(1) La fête traditionnelle de Saint-Cyr a lieu à la date anniversaire de la victoire de l’Empereur Napoléon 1er, le 2 décembre 1805, à Austerlitz. Où Napoléon bat l’empereur d’Autriche et du Saint-Empire romain germanique et l’empereur de Russie. D’où le nom donné en Allemagne à cette bataille : « la bataille des trois empereurs ». L’École spéciale militaire de Saint-Cyr, créée en 1802 par Napoléon, a un calendrier particulier, basé sur la date d’Austerlitz : nous sommes en l’année 214 depuis la victoire d’Austerlitz et au 3e mois de l’année qui commence en octobre. Décembre étant « S », le 2 S est le 2 décembre.

(2) Prière pour les soldats tués au combat :

Seigneur, Dieu de bonté et de miséricorde,

qui avez envoyé votre Fils Jésus-Christ

pour nous apporter le Salut et la vie

ayez pitié de tous nos frères,

que vous avez appelé à vous dans les circonstances tragiques de la guerre !

Nous vous prions pour ceux qui vous ont connu, aimé et servi :

donnez-leur ce que dans toute la force de leur espérance chrétienne,

ils ont tant désiré durant leur séjour ici-bas.

Nous vous prions pour ceux qui ne vous ont point connu,

mais qui vous ont cherché toute leur vie dans

l’inquiétude et l’angoisse de leur âme

et qui ne vous ont trouvé que dans la mort.

Nous vous prions enfin pour ceux qui ne vous ont ni connu,

ni même cherché et que, cependant, vous n’avez cessé d’aimer.

Ils vous ont quand même servi

en faisant loyalement et courageusement leur

devoir jusqu’à l’ultime sacrifice.

Ayez pitié, Seigneur, des uns et des autres !

Ils sont tous vos enfants.Donnez-leur à tous la vie éternelle dans la lumière et la paix.

(3) Pour que vive la France du capitaine Frison-Roche :

Ainsi, toujours poussés vers une étrange quête

Nos pères s’en allaient bravant la destinée,

Tantôt l’air abattu par le poids des conquêtes,

Tantôt l’air guilleret de leurs jeunes années.

 

Sur les champs de bataille, côtoyant la laideur,

Ils connaissaient la vie et ses plus tristes heures.

Pas un ne regrettait, mais tous avaient au cœur

Ce que signifiait mourir au champ d’honneur.

 

Du plateau de Pratzen [à Austerlitz] où la brume se fane,

Des tranchées de Verdun aux rizières du Tonkin,

Par-delà le Djebel et les vallées afghanes,

La souffrance et la peur était leur quotidien.

 

Mais pour que vive la France et la gloire de son nom,

Ils portèrent au front son prestigieux emblème,

Et subissant l’affront jusqu’à celui suprême,

Ils tombèrent en héros sous le feu des canons.

 

Les yeux levés au ciel implorant le pardon,

Leur corps meurtri exhibait une douleur extrême,

Et dans l’ultime soupir sur leurs visages blêmes,

Leurs lèvres murmuraient ce cantique moribond :

 

« Ô tendre France, douce gardienne de mon baptême,

Prenez ici ma vie, je vous en fais le don,

Veillez sur ma famille et tous les gens que j’aime,

Et rendez je vous prie mon sacrifice fécond... »

 

Toi France, ingrate mère à la parure ternie,

Laisseras-tu leurs cris se perdre dans la nuit ?

Ils t’ont donné leur cœur, ils t’ont donné leur vie,

N’est-ce pas révoltant que nul ne les envie ?

 

À tes illustres fils tombés pour la patrie,

Plutôt que souvenir tu préfères l’oubli.

À tes jeunes enfants disparus aujourd’hui,

Plutôt que bienveillance tu préfères le mépris.

 

Qu’adviendra-t-il de nous, ta jeune génération ?

Parmi les injustices de tes institutions,

Et le désintérêt de ta population

Ne saurons-nous jamais où part ton attention ?

 

Quel sort réserves-tu à ceux qui serviront ?

Nulle considération, seules quelques concessions !

Pourtant tu le sais bien, nous qui te chérissons,

Nous ne demandons rien qu’un peu de compassion !

 

Et s’il m’advenait un jour de périr en ton nom,

Ce serait avec foi mais non sans une question,

Pour que revive la France et la gloire de son nom.

Je te lancerais sans haine ce dernier affront.

 

Tandis que mon chant du cygne, funeste merveille,

Pareil au flot gémissant de mon sang vermeil,

Fera couler ces mots aux mille résonances :

« France, ma France, qu’as-tu fait de ta reconnaissance ? »

1 L'autel et le casoar et les épaulettes de saint-cyrien 1bis 301119.jpg
1 L'autel et le casoar et les épaulettes de saint-cyrien 1bis 301119.jpg
2 L'officiant 1bis 301119.jpg
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3 Photo d'ensemble 1bis 301119.jpg
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4 Michel Espié 1bis 301119.jpg
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5 Réception à la mairie de Vic-Fezensac 1bis 301119.jpg
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6 Le général De Cleene remet un livre à Michel Espié 1bis 301119.jpg
6 Le général De Cleene remet un livre à Michel Espié 1bis 301119.jpg
7 Le déjeuner au restaurant d'Artagnan 1bis 301119.jpg
7 Le déjeuner au restaurant d'Artagnan 1bis 301119.jpg
8 Le colonel Chrétien a reçu la statuette de l'empereur 1bis 3011119.jpg
8 Le colonel Chrétien a reçu la statuette de l'empereur 1bis 3011119.jpg
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