L'hôpital public traverse une crise sans précédent
Le syndicat CGT du Centre hospitalier d'Auch dans le cadre de la journée nationale de la santé et de l'action sociale du 14 novembre 2019 appelle l'ensemble des personnels médicaux et paramédicaux du département, la population gersoise à se joindre au rassemblement à 9 h, à Auch sur le pont du prieuré (pont du marché). 11 h départ en manifestation vers l'ARS où une délégation sera reçue.
La colère gronde dans les hôpitaux depuis plusieurs mois.
Le mouvement national parti des urgences s'est développé pendant l'été et s'étend maintenant au Centre Hospitalier d'Auch.
De fait, un préavis de grève illimité a été déposé le 17 octobre 2019.
Selon la CGT, les difficultés rencontrées dans l'établissement sont les suivantes (liste non exhaustive) :
- Le scanner et l'IRM, installés au CH d'Auch, sont autorisés dans le cadre d'un groupement d'intérêt économique (GIE)
Ce GIE comprend l'hôpital, la Clinique de Gascogne et des radiologues privés. Ce montage a été imposé par l'ARS lors de la première autorisation d'installation.
Le scanner devrait être renouvelé en fin d'année.
En effet, au premier janvier 2020, du fait de sa vétusteté, la Sécurité Sociale va baisser de moitié le tarif des actes. Donc pour le même nombre d'actes, le scanner va rapporter moitié moins. Par contre, du fait toujours de la vétusteté, les frais de maintenance vont augmenter et les frais d'exploitation seront les mêmes.
La demande de renouvellement est bloquée par les acteurs privés du GIE qui s'opposent au renouvellement du scanner.
Dans le même temps, l'ARS a autorisé l'installation d'un IRM à la clinique de Gascogne qui devrait intervenir très prochainement. Cet appareil servira les seuls intérêts des acteurs privés.
Une nouvelle fois, nous pouvons observer tout le soutien de l'ARS au secteur privé.
Un contentieux est en cours pour dissoudre le GIE et permettre au CH de renouveler le scanner très rapidement.
L'IRM se trouvera l'année prochaine dans la même situation de blocage pour son renouvellement.
Il faut que l'ARS tranche et donne, au CH d'Auch, les moyens de son activité radiologique dans l'intérêt des malades. Il faut un scanner et un IRM entièrement public.
Cette situation qui dure depuis plusieurs mois, met en jeu l'avenir du CH d'Auch.
- Le déficit budgétaire toujiours en augmentation.
20 millions d'euros cumulés à la fin de l'année.
La situation financière du CH d'Auch est à l'identique des autres hôpitaux, « catastrophiques »
Le déficit annuel est d'environ 4 millions d'euros.
Le CH n'a plus aucune capacité d'investissement ; les emprunts sont impossibles.
Les conséquences sont nombreuses : impossibilité de rénover les services, d'acheter du matériel.
- l'entretien des bâtiments est mis à mal.
- Les blocs opératoires ont fait la une de la presse, et pour cause.
Quatre salles ont été fermées car l'air n'était pas conforme aux normes. La centrale de traitement d'air date de 2002 ! Depuis deux salles ont rouvert suite à des travaux faits en urgences mais la centrale de traitement est toujours la même.
- Les personnels ne demandent qu'à travailler dans de bonne conditions, à pouvoir faire du travail de qualité au service des populations accueillies. Les conditions de travail se détériorent toujours et encore, et menace la santé physique et mentale des personnels, avec des répercussions sur la qualité de la mission de service public rendu aux patients, résidents et aux personnes accueillies dans nos différentes structures et établissements.
Ces difficultés engendrent une fuite des personnels médicaux et paramédicaux pouvant mettre à mal le fonctionnement du service voir des fermetures de lit.