Dimanche, à la salle des fêtes, entourée de ses deux enfants, de ses deux-petites-filles et de tous ses proches, Madeleine Ducos a fêté son centième anniversaire.
Sa belle-fille et maire de la commune, France Ducos, avant la projection d’un diaporama réalisé avec les photos de famille, évoqua les principaux moments de la longue vie de Madeleine, née le 11 septembre 1919, à Mauléon d’Armagnac.
Dès 2 ans, Madeleine a eu une enfance marquée par des accidents et des problèmes de santé, si bien qu’à 10 ans, elle doit rester alitée et que l’institutrice du village, très dévouée, vient lui faire l’école à la maison.
Elle se relève une fois de plus, mais elle doit quitter l'école pour aider ses parents à la ferme située à Lias d’Armagnac.
À 21 ans, Madeleine rencontre André Ducos, son futur époux. Ils se marieront le 27 janvier 1942.
En cette période de guerre et d’occupation, André a rallié le maquis et Madeleine reste seule pour s’occuper de la ferme. À la libération, André s’est engagé dans l’armée de terre et fut muté à Madagascar. Madeleine l'a rejoint un an plus tard.
« C’est là que commence sa vie d’aventurière. Il faut imaginer à l’époque un voyage à Madagascar en partant de Lias, d’abord un car jusqu’à Toulouse, puis un train jusqu’à Marseille et ensuite 27 jours de navigation jusqu’à Tamatave. Mais le voyage n’est pas fini, il faut encore huit jours de plus en train et en car pour retrouver son mari à Fort Dauphin. Pour une « petite fermière du Gers qui n’est jamais allée plus loin que Villeneuve-de-Marsan, quel exploit ! »
Le couple est resté deux ans à Madagascar, dans l’insécurité, car la révolte malgache gronde. Après un retour en France, à la ferme de Belair, André est muté en Algérie et Madeleine va ainsi habiter à Philippeville pendant une année.
En 1949, le couple s’installe momentanément à Estang. En 1952, c’est la naissance de leur premier enfant, Danielle, et en 1954 de Daniel.
Après une mutation de deux ans à Paris, puis de trois ans à Saint-Denis de la Réunion, le couple s’installe définitivement à Estang où André achète une vigne à la Naoute et une autre vigne à Manouat. Le vin blanc du père Ducos est avant tout un excellent vin pour la cuisine.
En 100 ans et malgré ses ennuis de santé dans son enfance, Madeleine n’a subi qu’une seule opération, celle de la cataracte.
Madeleine a connu 16 présidents de la République, huit maires d’Estang, l’eau et l’électricité dans les maisons avec le confort des machines à laver …, les nouveaux transports, les premiers pas d’un homme sur la lune et tant d’autres choses….
Madeleine, avec ses 100 ans, demeure une mémoire très vivante de l’histoire familiale, mais aussi locale. À l’occasion de cette fête, Madeleine a été ovationnée par toute l’assistance, comblée de nombreux bouquets de fleurs et de baisers, et ravie, avec un sourire radieux, elle a exprimé sa reconnaissance à tous.