L'ASF a rempli sa mission

IMG_5399.JPG

En dominant Graulhet, dernier, Fleurance assure son maintien en Fédérale 1.

Dimanche, à Fleurance, au stade Marius Lacoste, pour le compte de la 18e journée de Fédérale 1, l’AS Fleurance a battu le SC Graulhet 38 à 32 (MT : 31-20).

Arbitrage de M. Legal (Nouvelle Aquitaine), assisté de MM. Mercaridé et Lopez.

Pour l’ASF : 5 essais de Maxime Farah (2’ et 35’), Damien Camacho (7’), Maxime Eberland (4O’+2’ et 42’) ; 5 transformation de Maxime Ferré (3) et Florent Lanave (2) ; 1 pénalité de Maxime Ferré (11’).

Pour le SCG : 4 essais de Benjamin Garrigues (4’), François Lapassouse (47’) et Guillaume Ducombs (80’+2’) ; 1 essais de pénalité (39’) ; 3 transformations de Benjamin Dumont (4’, 39’ et 80’+2’) ; 2 pénalités de Benjamin Dumont (17’ et 28’).

Carton jaune : Maxime Ferré (39’) pour l’ASF.

 

ASF : B. Pagaoga, M. Dupuy, B. Menabdishvili, N. Letaif, D. Camacho (cap.), P. Touton, A. Rabie, J. Clermont, F. Lanave, M. Ferre, M. Farah, J. Themines, L. Espinasse, J. Cantaloup, M. Eberland, F. Abadie, A. Ban Hamouda, X. Chiari, Ch. Puydupin, N. Dupouy, B. Bedout, R. Muagututia. Entr. : D. Narjissi et Ch. Tarozzi.

SCG : T. Noui, F. Lapassouse, F. Lagikula, D. Llach, O. Régnier (cap.), J. Montels, M. Kesseiri, D. Davis, R. Bille, B. Dumont, B. Garrigues, J. Montbroussous, K. Masima, G. Frémont, A. Poujol, D. Berail, C. Vicente, B. Abed, G. Ducombs, M. Fraysse, J.-C. Icart, A. Montbroussous, K. Brou. Entr. : J.-M. Aué.

 

L’AS Fleurance a gagné le droit de jouer au moins une saison de plus en Fédérale 1. Voilà des semaines, ou même des mois, que tout le peuple fleurantin attendait ce rendez-vous. Et la montagne n’a pas accouché d’une souris ! L’affiche a bien tenu ses promesses, avec pas moins de dix essais au total, dont trois dans les sept premières minutes ! D’accord, tout ne fut pas parfait, comme d’habitude, mais comme chez tout le monde ou presque. Qu’importe ! L’essentiel est bien là aujourd’hui. Même si mathématiquement Graulhet peut doubler l’ASF sur le fil, il faudrait pour cela plus qu’un tremblement de terre. Le mythique SC Graulhet a grillé ses derniers espoirs sur le pré gersois et s’apprête à faire ses valises pour l’échelon inférieur.

Pas assez concentrés sur l’entame, les Tarnais se font surprendre avant 120 secondes de jeu par un essai de Maxime Farah qui lance les festivités (7-0). Et si Benjamin Garrigues cloue le bec au nombreux supporters fleurantins encore dans l’euphorie du premier pétard (7-7, 4’), qu’à cela ne tienne… le guerrier Camacho vient exploser la défense des visiteurs (14-7) illico presto. Tout Marius Lacoste pense alors que sa chère ASF va dérouler et se mettre à l’abri au moment des citrons. Mais c’est sans compter sur ces maudites erreurs, ces mauvais choix, ces satanés réflexes… Graulhet, par deux pénalités, revient à quatre points (17-13) avant la demi-heure de jeu. Et cette première période se terminera encore mieux qu’elle n’avait commencé, c’est-à-dire par deux essais à un pour l’ASF dans les cinq dernières minutes, donnant un avantage de onze longueurs d’avance aux joueurs de Narjissi-Tarozzi à la pause (31-20).

Et comme pour le coup d’envoi du match, il ne fallait pas s’attarder à la buvette, puisque le club gersois va creuser définitivement l’écart par, encore une fois, Maxime Eberland (42’), déjà auteur d’un essai dans les arrêts de jeu de la première période. Il reste alors encore 38’ à jouer… et Fleurance ne marquera plus. Ces 18 points d’avance (38-20), le SCG va les grignoter, petit à petit, contre une ASF qui ne sait plus réciter son rugby. François Lapassouse redonne espoir aux « rouge et noir » avec un essai en coin (38-25, 47’). D’autant plus que la pénalité manquée de M. Ferré (53’) ne permet pas à l’ASF de reprendre un peu de large. Ces treize points de retard (38-25), les Graulhetois vont courir après, en vain, se heurtant à la vaillance et au courage des quinze « enragés » prêts à tout pour défendre le clocher fleurantin. « Encore une fois, on n’y croit pas assez », pestera, dépité, Jean-Marc Aué, l’entraîneur du SCG, juste au coup de sifflet final. Un coup de sifflet que les Tarnais espéraient plus tardif lorsqu’ils venaient d’inscrire cet essai par Guillaume Ducombs dans les arrêts de jeu (80’+2’) qui leur permettait de repartir du Gers avec le bonus défensif (38-32). Les joueurs graulhetois pensaient pouvoir bénéficier de deux ou trois minutes de plus. Un laps de temps qui leur aurait peut-être permis de relancer la fin de championnat. Pour Fleurance, le job était fait. Mission accomplie. Désormais l'ASF compte neuf points d'avance sur le SCG qui a un match en moins à jouer.

 

Réunis en cercle, comme après chaque match, les Fleurantins se parlent :

Christophe Tarozzi (co-entraîneur de l’ASF) : « avant de se projeter sur l’an prochain, je vous rappelle qu’il nous reste deux réceptions (Céret et Blagnac). Il faut que ce soit deux victoires. Il y a un détail qu’il faut régler : on se met en difficulté tout seul. On annonce des choses à la mi-temps et on ne les respecte pas. On se met le feu et on leur offre deux essais. Il va falloir vous conditionner à respecter les consignes. Jouer en Fédérale 1, c’est respecter les consignes. Et si ça ne marche pas, c’est la faute des coachs. Mais là, les consignes n’ont pas été respectées… alors que l’on doit sortir de ce match avec le bonus. Voilà, ça, c’était la parenthèse négative ; après, chapeau ! »

Damien Camacho (capitaine de l’ASF) : « Oui, ça n’a pas été parfait. En plus, à la fin, on leur offre le bonus. Mais moi, j’en ai rien à Br… Tous, là, on s’est foutus comme des cons ! Et ça, c’est l’histoire du club, les gars ! C’est pour que ces gamins, là (il montre les enfants devant lui), dans quelques années, ils puissent jouer au haut niveau. Et ça, c’est un honneur. On est le club numéro 1 dans le Gers. Et ce qu’on a fait aujourd’hui, c’est parce qu’on a des capacités pour mieux faire. On a fait le job. C’était le match à ne pas perdre et on ne l’a pas perdu. »

 

Ils ont dit…

Christophe Tarozzi (co-entraîneur de l’ASF): « C’est la satisfaction qu’il faut garder. Il y avait du monde, du jeu… Mais c’est ch… ces options de jeu qui me dérangent. On travaille toute la semaine sur des choses, et ce n’est pas respecté. Et c’est ça qui m’ennuie. Parce que si on veut jouer à ce niveau-là, il faut respecter les consignes…. Après, sur l’engagement et l’abnégation, les mecs sont allés au bout. Je suis satisfait... »

Djalil Narjissi (co-entraîneur de l’ASF) : « Match gagné face à une belle équipe de Graulhet qui, pour moi, n’est pas à sa place. Cette victoire est bien pour les joueurs, les bénévoles. On a assuré le maintien et c’est le plus important. Mais la saison n’est pas finie. Mais c’est bien pour la suite. »

Adrien Rabie (ASF) : « Nous sommes très heureux avec cette grande victoire. C’est important pour le club, pour la ville et pour l’équipe. On est très heureux. (A propos de son avenir au club pour la saison prochaine) On verra, on doit discuter avec les dirigeants ; et attendre de voir ce qu’il va se passer pour la saison prochaine. »

Florent Lanave (ASF) : « C’était compliqué, mais le plus dur est fait. On voulait absolument gagner, même sans la manière s’il fallait. »

Damien Camacho (capitaine ASF) : « … Mathématiquement il nous manque encore quelques points. On ira les chercher. Ce qui nous importe, c’est de finir comme il faut à la maison pour notre public. »

Jean-Marc Aué (co-entraîneur de Graulhet) : « Avec l’essai de la dernière minute, on pensait qu’il y avait encore un peu d’espoir. Mais on fait une mauvaise entame de match. Défensivement, on n’a pas été en place… Aujourd’hui, on perd avec beaucoup de regrets, bien sûr, parce qu’on finit mieux qu’eux… On va essayer de finir la saison avec les honneurs. Se comporter comme des grands hommes...Le maintien est quasiment mort. »

 

D. Narjissi et Ch. Tarozzi s’en vont

La victoire est là. L’ASF a (quasiment) son maintien en poche. Mais il y avait un léger malaise, perceptible, au coup de sifflet final. Les coachs Narjissi-Tarozzi se sont congratulés mutuellement, mais sans effusion, sans joie démonstrative. Peut-être de la pudeur. Mais lorsque Michel Courtès a pris la parole sur la pelouse, avec ses hommes en cercle autour de lui, son discours compendieux en disait plus long : « On savait que c’était un match capital et on a senti aujourd’hui qu’il y avait de la pression. Pour moi, ça va être très clair : aujourd’hui, vous avez fait le job ; maintenant c’est à moi à le faire. OK ? C’est bien compris ? Et moi je ferai le job à l’inter-saison. Quoiqu’il arrive. »

Car le coprésident de l’ASF a du mal à digérer le souhait de départ vers d’autres cieux de Djalil Narjissi et Christophe Tarozzi. Car c’est un secret de polichinelle, cela devrait être annoncé officiellement dans les prochaines heures (ou les prochains jours), l’ancien agenais et l’ancien néracais n’entraîneront plus Fleurance, la saison prochaine. Si leur future destination n’est pas ouvertement annoncée, il y a de fortes probabilités de les voir sur le banc de l’US Marmande, l’été prochain. Le club de la sous-préfecture lot-et-garonnaise, lui aussi en Fédérale 1, est actuellement sixième de la poule 2 (8 victoires et 10 défaites). Chacun de leur côté, Michel Courtès et Christophe Tarozzi ont eu la gentillesse de nous répondre.

 

Michel Courtès (coprésident de l’ASF avec Antoine Courtnot) : « C’est un peu une trahison »

- Monsieur le Président, au centre du terrain après le match, vous disiez à vos joueurs que maintenant, c’était à vous de faire le job. Qu’entendiez-vous par là ?

- Le problème, c’est que les entraîneurs nous quittent. C’est quand même un grande déception pour moi, c’est un petit peu une trahison ; parce que quand on m’annonce qu’on reste pour deux ou trois ans… je l’ai mal pris, voilà. Il faut que j’aille chercher des entraîneurs. On va essayer de trouver des entraîneurs encore meilleurs.

- On parle d’un ancien joueur du SU Agen…

- (silence) … ça dépend duquel. Oui, sur les tablettes, il y a des Agenais.

- Jérôme Miquel ?

- On en parle dans les couloirs. Je dois l’appeler. Il y a des joueurs qui ont pris contact avec lui. C’est sûr que ce serait pour nous une bonne chose. Jérôme est quelqu’un d’exceptionnel, et je pense qu’il ne nous trahirait pas à Fleurance.

- Vous le confirmerez quand ce nouvel entraîneur ?

- Je reçois deux entraîneurs cette semaine. Un autre lundi prochain. Il faut aller vite pour pouvoir annoncer le futur coach aux joueurs.

- Avec le départ de la paire Narjissi – Tarozzi, ne craignez-vous pas le départ de plusieurs joueurs ?

- On fera tout pour qu’ils restent à Fleurance. Il y en a certains que je veux à tout prix qu’ils restent à Fleurance, et je vais les voir assez rapidement. Dans cette trahison, je leur (à D. Narjissi et Ch. Tarozzi) ai demandé à ce qu’ils ne touchent pas à mes joueurs… Mais je ne suis pas dupe…

- Vous utilisez le mot « trahison ». C’est fort comme expression, non ?

- En onze ans de présidence, c’est la première fois où on me fait ça. Je suis un homme de cœur, un homme d’affection, je suis un affectif… ça me met un petit peu en rogne.

- Mais en ce qui vous concerne, vous serez toujours à la barre de l’ASF ?

- Je l’ai promis aux joueurs. Je ferai le job ! Je serai là l’an prochain avec encore plus d’ardeur.

 

Christophe Tarozzi : « L’ASF est un club attachant »

- Votre coprésident est extrêmement déçu que vous souhaitiez partir de l’ASF...

- Oui, on sent Monsieur Courtès déçu ; on l’entend dans son discours. Effectivement, on a pris une décision qui sera annoncée officiellement plus tard. En discutant avec nos dirigeants, on a émis l’envie de changer de club, pour des raisons qui nous appartiennent. Non pas qu’on n’aime pas l’ASF, au contraire, c’est un club très attachant. Mais on a des ambitions et on nous propose des choses intéressantes ; non pas financièrement, parce que ce n’est vraiment pas le cas, mais sur le projet et la capacité du club.

- L’US Marmande ?

- Oui, c’est un secret pour personne.

- Paraît-il qu’un ancien joueur d’Agen pourrait vous remplacer. Vous savez de qui il s’agit ?

- Je ne sais pas. Honnêtement, je ne peux pas dire.

- Rassurez-nous, toujours motivé à 100 % pour la fin de cette saison ?

- Moi, je le suis ; Djalil, il l’est aussi. Les dirigeants semblent l’être un peu moins parce qu’ils ont déjà basculé sur la saison prochaine. Ils veulent rassurer les joueurs, et c’est une très bonne chose. Et nous, il nous reste quatre matchs à faire, dont deux ici, et il faut essayer de les gagner. Donc on est vraiment très motivé. Voilà. »

IMG_5385.JPG
IMG_5385.JPG
IMG_5393.JPG
IMG_5393.JPG
IMG_5394.JPG
IMG_5394.JPG
IMG_5398.JPG
IMG_5398.JPG
IMG_5399.JPG
IMG_5399.JPG
IMG_5444.JPG
IMG_5444.JPG
IMG_5505.JPG
IMG_5505.JPG
IMG_5501.JPG
IMG_5501.JPG
Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles