Reconstruite sous sa forme actuelle à la fin du 19ème siècle, l’église de Moncorneil a la particularité de posséder un clocher-porche carré surmonté d’une croix en fer forgé.
Victime de la foudre
Au mois de mai, à quelques heures de la fête locale, une panne de courant inexplicable et la présence à terre de quelques fragments d’ardoise ont alerté la municipalité. En levant la tête, il a fallu se rendre à l’évidence : lors de l’un des premiers orages du printemps, la foudre était tombée sur le clocher provoquant la panne d’électricité après avoir détérioré les deux arêtes ouest du clocher. A plus de 20m de hauteur, pas question d’envoyer les bénévoles de la commune ou l’employé municipal pour effectuer de telles réparations, d’autant plus que la pose des ardoises, surtout au niveau des arêtes, relève d’une grande technicité.
Un travail de spécialistes
C’est donc l’entreprise Acro’bat (qui porte bien son nom) de Monferran-Plavès qui a été chargée de l’opération. Voir travailler à une telle hauteur, Philippe Crueghe, véritable homme araignée équipé du matériel d’escalade (harnais, cordes, mousquetons) qui assure sa sécurité mais aussi de tout l’attirail indispensable pour découper et mettre en place l’ardoise, est un véritable spectacle de cirque. Pas d’échelle suffisamment haute pour atteindre la pointe du clocher, nécessitant donc de l’équiper auparavant comme une paroi d’escalade. Philippe Crueghe ne travaille pas seul et plus étonnant, dans ses évolutions hors sol, il est accompagné par Nathalie Boucher. Depuis 10 ans, cette jeune personne, très féminine de surcroit, coiffeuse dans une vie antérieure, partage sa passion du métier…. en altitude !
Surtout de vrais artistes
Pour pouvoir réussir dans de telles conditions, un travail à la fois physique et minutieux, tenant autant de l’artiste de cirque que de l’artisan , l’entente entre les deux partenaires est primordiale, toute erreur pouvant avoir de graves conséquences. Si toute propension au vertige est exclue, il faut savoir travailler en équilibre instable, avec en main des outils relativement lourds pour un résultat final qui ne peut souffrir d’aucun ratage ni faux-pas. Aussi, ce sont deux passionnés d’altitude, de travail manuel en plein air, avec des mains d’artiste, faisant fi des conditions météo qui se retrouvent sur de tels chantiers ! A Moncorneil, afin de corser l’aventure, un magnifique essaim de frelons logeait dans le clocher et malgré les chances qu’il soit déserté, un spécialiste a été appelé pour le détruire.