Cette semaine, les héros ne sont pas toujours ce que l'on croit !!
Mercredi 26 septembre à 20h30 un road trip tourné dans le Gers,« LES VIEUX FOURNEAUX » ou trois vieilles canailles du cinéma français, Pierre Richard, Roland Giraud et Eddy Mitchell s'en donnent à cœur joie.
Les Vieux fourneaux est adapté de la bande-dessinée française du même nom scénarisée par Wilfrid Lupano et dessinée par Paul Cauuet (plus précisément des intrigues des tomes 1 et 3) qui raconte les aventures de trois septuagénaires, amis depuis leur plus tendre enfance. Le metteur en scène du film se nomme Christophe Duthuron et réalise pour l'occasion son premier long métrage pour le cinéma. Christophe Duthuron et Laurent Machuel, le chef-opérateur, n'ont pas cherché à reproduire à la lettre l’univers visuel des "Vieux Fourneaux", mais d’abord à en restituer l’esprit.
Si, physiquement, Pierre Richard est assez proche de Pierrot (il en a le côté échalas et la blancheur des cheveux), il a tout de même fallu lui dégarnir le front et l’affubler de grosses lunettes noires rectangulaires à la place des rouges arrondies qu’il porte souvent dans la vie. Roland Giraud a, quant à lui, dû se décolorer les cheveux en blanc pour jouer Antoine. Le personnage qui a posé le plus grand problème, au niveau de la transformation physique, a été celui de Mimile, tenu par Eddy Mitchell
L’histoire : Pierrot, Mimile et Antoine, trois amis d’enfance de 70 balais, ont bien compris que vieillir était le seul moyen connu de ne pas mourir et ils sont bien déterminés à le faire avec style ! Leurs retrouvailles à l’occasion des obsèques de Lucette, la femme d’Antoine, sont de courte durée … Antoine tombe par hasard sur une lettre qui lui fait perdre la tête. Sans fournir aucune explication à ses amis, il part sur les chapeaux de roue depuis leur Tarn natal vers la Toscane. Pierrot, Mimile et Sophie, la petite fille d’Antoine enceinte jusqu’aux dents, se lancent alors à sa poursuite pour l’empêcher de commettre un crime passionnel… 50 ans plus tard !
Vendredi 28 septembre à 20h30, une comédie légère et grave « PHOTO DE FAMILLE » sur le deuil et la famille.
Un film choral avec une grand-mère Alzheimer, des parents soixante-huitards (Bacri et Lauby) qui se sont séparés après avoir raté l'éducation de leurs trois enfants, lesquels vont de Charybde en Scylla : Gabrielle (Vanessa Paradis) fait la manche en statue dorée et honte à son ado de fils ; Elsa (Camille Cottin) crève de ne pouvoir être enceinte ; et Mao (Pierre Deladonchamps), un game designer très talentueux, ne pense qu'à se jeter dans la Seine. Ce qui tient debout ces trois grands enfants, c'est la survie de leur mamie et leur fidélité à la maison de vacances, aujourd'hui vendue, où ils furent heureux et insoucieux… Une comédie vivante, grâce à la flamme de ses acteurs, qui explore avec une grande justesse la complexité des liens familiaux.
Avec Photo de famille, Cecilia Rouaud retrouve Vanessa Paradis qu'elle avait déjà dirigée dans son premier film Je me suis fait tout petit et une fois encore , elle choisit la comédie pour traiter un sujet grave. " A partir d’un élément déclencheur- cette vieille dame qui veut aller mourir dans son village-, chaque personnage va enclencher chez lui et chez les autres un processus qui va leur permettre à tous de se réparer. Mais cela vient de mille endroits et de mille façons", confie Cecilia Rouaud.
Le personnage de Vanessa Paradis fait la femme-statue le long des rives de la Seine à Paris. Cecilia Rouaud explique comment lui est venue cette idée :"Cela m’amusait que le personnage prenne au pied de la lettre la promesse qu’elle s’est faite de ne pas bouger pour que son fils puisse toujours savoir où elle est - les mères seules tiennent particulièrement à sécuriser leurs enfants ; elle, elle va jusqu’au bout, jusqu’à l’absurde.
SAMEDI 29 SEPT A 20H30, Poursuites, explosions et rebondissement dans « 22 MILES » un conte moral d’action sur une amérique tourmentée. Avec Mark Wahlberg.
Après Du sang et des larmes (2014), Deepwater (2016) et Traque à Boston (2017), Peter Berg fait à nouveau équipe avec Mark Wahlberg .
La scénariste Lea Carpenter, a été remarqué par Peter Berg avec son premier roman, "Onze jours" qui est un drame familiale autour des Navy SEAL, ces membres d’élite de l’armée américaine. Lea Carpenter avait découvert en 2008 que son propre père récemment décédé avait appartenu aux forces d’opérations spéciales américaines, révélation qui l’a ensuite poussée à lire toute la documentation qu’elle a pu réunir sur le sujet.
L’histoire du film : Un officier d’élite du renseignement américain tente d’exfiltrer un policier qui détient des informations compromettantes. Ils vont être traqués par une armée d’assassins tout au long des 22 miles les séparant de l’avion qui leur permettra de quitter le pays.
Après trois films tirés de faits réels, Peter Berg reprogramme son cinéma pour la fiction mais poursuit mine de rien sa réflexion sur l’héroïsme, la trahison et la corruption. Il crée de toute pièce ce personnage bigger than life de James Silva (Mark Wahlberg). Avec un style plus nerveux que d’habitude et un montage bien plus syncopé, Berg réalise un film qui va vite, très vite et met son patriotisme en colère au service d’un gros divertissement débridé et intelligent.
« 22 miles » ne lésine pas sur les scènes d’action mais pour une fois, l'Amérique n'est pas là pour gagner, mais pour être attaquée, explosée, trompée, humiliée et ramenée à son rang de simple joueur parmi les autres. L'ennemi peut avoir un visage d'ange, quand le sacro-saint héros américain a des airs de fou à lier.
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
Mardi 2 octobre à 18h une allègre et cruelle comédie en costumes « MADEMOISELLE DE JONCQUIÈRES » avec Edouard Baer et Cécile de France.
Après Caprice et Une autre vie, Emmanuel Mouret renoue avec le schéma du triangle amoureux qui lui est cher.
Adaptée d'un passage de "Jacques le fataliste" de Diderot, cette vengeance en costumes délicieusement moderne sied à ravir à Edouard Baer, qui parle XVIIIème comme il respire.
L’élégance des mots rivalise avec l’élégance des décors pour nous conter délicatement cette exquise histoire de vengeance sur fond de féminisme.
L’histoire : Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère...
Mardi 2 octobre à 20H30 le nouveau Spike Lee « BLACKKKLANSMAN" une farce politique féroce. L’histoire vrai d’un policier noir qui a infiltré le Ku Klux Klan. Grand Prix du Festival de Cannes 2018.
L’histoire : Nous sommes au début des années 70, au plus fort de la lutte pour les droits civiques ; plusieurs émeutes raciales éclatent dans les grandes villes des États-Unis. Ron Stallworth (John David Washington) devient le premier officier Noir américain du Colorado Springs Police Department.
Son arrivée est accueillie avec scepticisme, voire avec une franche hostilité, par les agents les moins gradés du commissariat. Prenant son courage à deux mains, Stallworth va tenter de faire bouger les lignes et, peut-être, de laisser une trace dans l'histoire. Il se fixe alors une mission des plus périlleuses : infiltrer le Ku Klux Klan pour en dénoncer les exactions.
BlacKkKlansman est adapté du livre de Ron Stallworth publié en 2014 et qui raconte l’histoire vraie d’un policier afro-américain (lui-même) qui, au plus fort de la lutte pour les droits civiques, tente de faire tomber le Ku Klux Klan avec l’un de ses collègues. Né en 1953, Stallworth est actuellement à la retraite.
Lorsque Spike Lee a rencontré Ron Stallworth, la première chose que le metteur en scène lui a demandé était : "Je sais que tu l'as raconté dans le livre, mais comment ces gens du Klan que tu avais au téléphone pouvaient ne pas savoir… qu'ils parlaient à deux personnes différentes ? Ils te rencontraient en chair et en os – ils rencontraient le personnage d'Adam Driver en personne –, mais c'est toi qu'ils entendaient au téléphone !"L'ex-policier lui a répondu : "Ils n'ont jamais rien remarqué." Sachant cela, Lee a quand même écrit une scène où Ron essaie d'entraîner Flip à parler comme lui, car il savait que le public se poserait la même question.
Au casting, Adam Driver (Star Wars, l’homme qui tua Don Quichotte) et John David Washington, fils du légendaire Denzel Washington, qui débute sa carrière de comédien en 1992 dans le biopic Malcolm X de Spike Lee et se révèle au grand public dans la série Ballers avec Dwayne Johnson.
"BlacKkKlansman" n'arrive pas par hasard. Il est la réponse de Spike Lee au renouveau des suprémacistes blancs depuis l'accession à la présidence de Donald Trump.
En s'appuyant comme toujours sur une bande musicale d'exception, Spike Lee ne sacrifie jamais l'intérêt du thriller à celui du pamphlet. Il réussit à proposer un vrai film d'action, parfois proche du buddy-movie, drôle et militant servi par des dialogues savoureux.