Buralistes en colère

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Ils voulaient attirer l'attention sur leur situation opération réussie

Eric Hermeline n’est pas un révolutionnaire mais  n’est pas non plus du genre  « beni oui oui ». Buraliste à Cazaubon, il endure depuis plusieurs années les affres que subissent comme lui  tous ses collègues .  Excédé il ouvre en 2014 une page Facebook pour exprimer son mécontentement face aux initiatives de l’état qui torpillent sous prétexte de faire baisser la consommation l’ensemble de la profession.

Aujourd’hui ils sont plus de 4500 abonnés sur la page. Répartis dans tous l’hexagone. Internet permet de communiquer facilement et Eric sent bien que la colère est latente.  Les messages et les appels téléphoniques sont de plus en plus nombreux.

C’est ainsi qu’en mai dernier l’association Buralistes en colère voit le jour. Ils sont aujourd’hui près de deux cents adhérents, un mouvement qui s’amplifie les vacances passées. Un vice président dans le Bas Rhin, Claude Richert , une secrétaire dans le Nord, un trésorier à Nantes, Patrice Duhayer,  et un président gersois à la tête d’ une structure légale et bien décidée à se faire entendre

L’ objectif des buralistes en colère :   réveiller la confédération des buralistes, le syndicat officiel qui se satisfait de faux acquis ou d’effets  d’annonces selon lui.  Ce sont les futures augmentations du tabac qui deviennent préoccupantes. Une augmentation de 50 centimes tous les six mois pour arriver au prix de 10€ souhaité par la ministre de la santé agnes-buzyn  pour 2020. Des prix qui vont inciter à se fournir sur des réseaux parallèles mais qui ne feront pas baisser la consommation.

De nombreuses fermetures annoncées

Des mesures qui n’ont qu’un résultat la baisse des  volumes de ventes en bureau de tabac (-11%) car la vente illégale, elle, est en plein essor. Dans la région les vannes de l’Andorre et de l’Espagne sont grandes ouvertes. Parents, amis, relations,  contribuent au mouvement en ramenant un maximum de cartouches à chaque passage de frontière, ce qui ajoute au trafic très important. Les saisies de douanes le prouvent.   Ailleurs il en va de même depuis la Belgique, le Luxembourg ou l’Allemagne. Effet pervers ces augmentations entraînent une très légère augmentation du chiffre d’affaire tabac. Une fausse sécurisation pour les buralistes.  Deux milles d’entre aux devraient baisser le rideau d’ici deux ans essentiellement en zone rurale selon les dernières prospectives.

Dernier mouvement d’humeur, le boycotte du billet de la loterie du patrimoine à 15€. Non pas contre la française des Jeux mais bien contre l’état. D’ailleurs Eric Hermeline le constate les clients viennent pour jouer et celui qui se détourne de ce ticket en prendra d’autres et de donner un conseil pour ceux qui veulent vraiment aider le patrimoine :

Mieux vaut effectuer un don direct

 « Ce jeu va coûter quinze euros et rapporter 1,52 euros au patrimoine. Nous ne voulons surtout pas spolier cet aspect patrimonial, j’y suis moi-même très attaché. Nous, ce que nous proposons, c’est de donner directement les quinze euros à une association qui s’occupe de préserver notre patrimoine. Ce qui vous donne droit, au passage, à une réduction d’impôts de 9 euros, à tous les coups. Si vous faites le calcul, tout le monde y gagne, sauf la française des jeux et le gouvernement. » A noter que le boycotte ne porte pas sur le ticket à gratter.

Combien sont- ils à suivre le mouvement ? Difficile à chiffrer sur le Gers 4 ou 5 mais il y en a dans chaque département par exemple 24/110 dans le rhône et chaque jour je reçois de nouveaux messages de confrères qui décident  de se joindre à notre action.

Buralistes en colère : siège social 14 rue de gascogne 32150 cazaubon -

Photo Eric Hermeline  ©Henri Porte

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