C’est un spectacle rarissime auquel ont pu assister quelques curieux ,sur la belle place du village qui prend désormais un caractère que beaucoup lui envierait. Cela faisait des mois que les maçons étaient en train de remonter les murs de l’ancien moulin à vent qui jouxte la maison du meunier, devenue depuis l’an dernier un four à pain opérationnel. Restait à mettre en place à l’intérieur la meule et son mécanisme et coiffer le tout de son toit conique avant de poser les ailes.
Une équipe de charpentiers spécialisés ,venus de Lautrec
Tout avait été minutieusement taillé et assemblé à Lautrec , dans l’atelier dont le chef de travaux est Mr Garibal , spécialisé dans ce type de charpentes, puis démonté pour le transport jusqu’à Durban. A nouveau, des jours d’assemblage des différents éléments de bois, issus principalement des forêts de la Montagne Noire : chêne, peuplier, douglas , buis, chacun étant utilisé en fonction de sa résistance à l’usure inévitable et aux intempéries. Il fallait également aménager la plate-forme intérieure et l’escalier , le tout dans le respect de l’authenticité sans pour autant lésiner sur la sécurité. La meule elle-même provient du granite du Sidobre qui a été taillé dans le même atelier, de manière spécifique en vue de sa destination particulière.
La mise en place du toit et de la structure intérieure, un travail de précision
C’est un camion grue ( manipulé par une jeune dame, ce qui n’a pas manqué de surprendre certains anciens ) qui a d’abord installé les deux blocs de granite avant de poser le toit, un travail d’une extrême précision pour en assurer une étanchéité parfaite. Autre travail d’une grande rigueur , la mise en place de la queue du moulin afin que ses ailes soient orientables en fonction du vent et ensuite des ailes elles-mêmes dont le fronton arbore une superbe croix occitane sculptée. La pose des toiles et la mise en route des engrenages vont demander quelques jours encore, avant que le premier grain de blé ne soit moulu à Durban. Le grain amené en sac par une poulie, sera moulu à l’étage et la farine récupérée et blutée au-dessous. Cherchant à allier tradition et modernité, la meule pourra être aussi actionnée par un moteur électrique ( 6 centimes /heure), permettant l’utilisation permanente de la structure . Déjà trois boulangers envisagent de l’utiliser régulièrement mais elle aura aussi un intérêt patrimonial incontestable, renforcé par sa proximité avec le paléo-site de Sansan