En 1991 le maire de Vic Fezensac, Jean Arnaud sollicite auprès du maire de Paris un jumelage avec sa ville. Quelques temps après Vic reçoit de la Mairie de Paris, une statue, « le messager » œuvre du sculpteur de réputation internationale, Ossi Zadkine . Il aimait la région du Sud ouest et créa son atelier de sculpture au village des Arques. Nous avons voulu connaître l’artiste dans le département voisin du Lot .Qui mieux que le guide du musée Zadkine d’Arques pouvait nous conter la vie de l’artiste dans le village . Nous remercions Lionel Grammont qui a bien voulu entre deux visites s’entretenir avec nous.
Ossine Zadkine et son épouse Valentine Prax avaient acheté une maison à Caylus, elle ne convenait pas à l’artiste car elle n’avait pas de local de grande dimension pour y réceptionner ses grosses pièces de bois.
En 1934 il trouve dans le journal « l’Intransigeant » une annonce d’un bâtiment aux Arques. Avec Valentine , ils se rendirent de Caylus aux Arques à bicylette. Ce manoir lui plut car il comprenait une immense grange qui allait devenir son atelier.
Amoureux de la nature et des vieilles pierres le couple se fixa au village . Furent sculptées là les pièces monumentales ; Il ne coupait pas un arbre utilisait les arbres déjà abattus ou frappés par la tempête, il travaillait le plus souvent l’orme,arbre du pays .
Quand le tronc était trop important, il mobilisait les costauds du village. Il sculptait alors de grandes œuvres comme « La Pieta » qui est dans notre église, elle y a été rejointe en 1988 par « le Christ », une sculpture de 5 mètres de hauteur .
Le plus gros arbre qu’il a sculpté est celui de la sculpture de l’Homo Sapiens ( 800 kg ) il est dans notre musée. Il visitait la région à la recherche des églises romanes et des grottes avec son ami le curé Latapie .Aucun des deux n’avaient le permis de conduire, aussi ils confiaient leur voiture 2 cv à une jeune fille du village Jacqueline Congot .
Avec Valentine , son épouse, ils se promenaient, ce qui surprenait les autochtones. Il était propriétaire d’un petit bois , « le bois sacré » , quand on y allait il fallait apporter une pierre et ainsi se construisit un banc, les pierres ont disparu, il ne reste que le rocher qui servait de socle. Le père de Monsieur Grammont, a bien connu Zadkine, il allait dans son atelier pour dégrossir les grosses pièces, mais il trouvait qu’il avait du talent puisqu’il voulait l’amener à Paris pour suivre des cours de sculpture.
Les Arques ont un musée Zadkine qui compte une trentaine de sculptures, puis des lithographie .M Gammont nous précise qu’il existe 9 exemplaires du messager qui portent le nom de « Porteur de trésor » ou, « petit navigateur ». Pour visiter le musée ; téléphoner au 05 65 22 83 37
Recueilli par Pierre Dupouy