L’âne des Pyrénées sur le podium

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Avec une infinie patience et une extrême douceur dans la voix, Cécile encourage Himalaya à lui donner la patte, tout en la caressant.  Après un bref instant de résistance, histoire de ne pas faillir à sa réputation, la toute jeune ânesse y consent, sous les compliments  enthousiastes de sa propriétaire.  C’est maintenant au tour d’Hawaï. Demain, toutes deux partiront vers d’autres prés verts pour vivre leur vie, chez des particuliers ou des agriculteurs. La leçon de dressage est donc indispensable pour ne pas ruer à la simple vue du licol, et accepter sans rechigner  de soulever la patte pour le nettoyage des sabots.

Bienvenue sur les 45 hectares de la ferme du Hitton, à Biran. En ce lieu magique, le stress est prié de rester à l’entrée. Ici, tout n’est que calme et verdure,  afin que les ânesses pâturent, mettent bas en toute liberté et surveillent leur progéniture du coin de l’œil pendant  la traite. Car les protégées de Cécile et Emmanuel Guichard le sont doublement : depuis l’introduction du moteur dans les campagnes, la race des ânes des Pyrénées (composée de l’âne gascon et l’âne catalan) était en plein déclin. Rustique, elle était pourtant réputée au XIXe siècle pour sa robustesse au service des montagnards. Il aura fallu attendre 1997 pour qu’elle soit reconnue officiellement et devienne espèce protégée.

Dernièrement, le travail considérable de Cécile et Emmanuel a été récompensé - dans le cadre du Salon de l’Agriculture - par le 3ème « Prix National de la Fondation du patrimoine pour l'agro-biodiversité animale ». Un prix (plus souvent décerné aux bovins) qui évalue la dimension économique d’un projet, son impact social et environnemental sur le territoire, et les actions de sensibilisation et de communication autour des races à préserver.

Et c’est là que notre jeune couple a tout bon.  Car, outre l’élevage des équidés dans des conditions idéales, l’idée est venue dans la foulée de cultiver 4 hectares de lavande biologique (ici, ce sont les moutons qui désherbent les allées) pour transformer le lait en savons de matière artisanale par saponification à froid et autres cosmétiques. S'y sont rajoutés romarin, immortelle et menthe poivrée.

Quant aux actions de sensibilisation et communication, la Ferme du Hitton – labellisée « Bienvenue à la Ferme » et « Nature & Progrès » - est ouverte toute l’année sur rendez-vous, avec visite gratuite à 17h30 tous les jours et juillet et août.  Il est même possible d’assister à la récolte et la distillation de la lavande.

Une visite qui se présente comme une parenthèse enchantée,  dont on ressort imprégné du calme environnant, sous le doux regard des ânesses.

Renseignements : 06 88 89 52 57

http://www.lafermeduhitton.fr/

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