Petite parenthèse

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Au grand dam

Attention : un train peut en cacher un autre.  Il faut dire que les rapports Duron et Spinetta circulent  à un train d’enfer  pour une mise en place sans délai de la réforme ferroviaire. Après l’abrogation du statut des cheminots pour les nouvelles embauches, voilà que parmi les quarante-trois propositions, émises dernièrement, figure celle de transformer la SNCF en plusieurs "sociétés anonymes à capitaux publics". 

"La situation est alarmante, pour ne pas dire intenable. Les Français, qu'ils prennent ou non le train, payent de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien", déplore le Premier ministre lors d'une conférence de presse à Matignon.

On a tous en mémoire les tragédies de déraillements ou collisions, le désarroi de voyageurs abandonnés à leur sort dans des trains à l’arrêt, otages de la « modernisation ». On entrevoit ce que vont devenir les aéroports…

On se souvient aussi de la privatisation des autoroutes, initiée en 2002 et bouclée en 2006, qui n’a eu d’autres effets que le renflouement des dividendes des  actionnaires Vinci et consorts, au grand dam des usagers qui subissent depuis l’envol des prix pour pouvoir circuler.

En ces temps de parité et d’égalité homme-femme, le « dam » (prononcez « dan ») aurait pu être le masculin de « dame ». Mais il vient du latin damnum,  utilisé dès 842 dans le langage juridique pour signifier « dommage, préjudice ». Au fil du temps, « dam » est devenu « damage », puis « domage », et enfin « dommage » qui le supplantera définitivement à partir du XVIe siècle.

Dommage effectivement pour les Britanniques qui ne peuvent que constater, vingt ans après la privatisation de British Rail, la dégradation considérable des lignes -et les catastrophes qui en découlent-,  les retards quotidiens et les autocars de substitution, alors que depuis 2010 les prix ont augmenté de 27%. Dommage pour les Suédois qui ne savent plus à quel opérateur se vouer pour être sûrs de prendre leur train. Dommage pour les Finlandais, qui depuis la privatisation du réseau ferroviaire, voient le trafic régional abandonné au détriment des lignes à grande vitesse utilisées par les clients plus fortunés.

Et pendant ce temps, les gestionnaires privés continuent de rouler sur l’or.

Illustration Pixabay.com

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