Ce jeudi 8 mars, René Ortega, adjoint DGAS, directeur de l’action sociale au conseil départemental, avait convié les divers partenaires de l’ensemble des services sociaux, aux fins d’une conférence sur le projet Gers Solidaire, à la mairie de notre commune.
Il s’agit d’un site départemental, propriété du département, installé à Auch, avec création de 16 sites centre-bourgs, et d’un site croix rouge sur roue, permettant aux véhicules équipés de parcourir le territoire pour répondre aux problématiques et besoins sociaux.
Ce site départemental a pour but d’unir l’ensemble des acteurs associatifs, institutionnels et publics du département, face à l’inquiétude sur l’avenir de l’aide alimentaire européenne, les enjeux de sécurité alimentaire, de gestion des stocks et de la lutte contre le gaspillage, en articulant leurs actions pour un projet commun sans toutefois perdre l’identité de chacun. Il s’agit d’agir collectivement, pour une inclusion sociale, en prenant compte de la mutation des besoins d’accompagnement dans l’ensemble du territoire départemental.
Près de 50 présents à cette conférence dont les deux conseillers départementaux du canton, le maire et président de la communauté de communes, et les adjoints ou conseillers municipaux plus concernés, Christine Clair, Jean-Luc Dupoux, Régine Sainte-Livrade.
René Ortéga, a remercié les élus pour leur accueil et exposé de manière très complète ce projet. Il a indiqué, que malgré la crise les Français restaient très généreux. Ce projet est ancien, puisque datant de 2014, et concernant les 462 communes gersoises, avec prise en compte de la pauvreté dans le milieu rural, avec les notions d’éviter le gaspillage alimentaire, ce qui est bien traité par la Grande Distribution, mais avec la nécessité d’un projet commun en unissant les forces et en les articulant. Parmi les associations présentes on pouvait noter, entre autres le secours populaire, la croix rouge, le secours catholique, les banques alimentaires, Terra Ferma, les services du département, les services de l’état (DDCSPP, UDCCAS).
Le Gers Solidaire, pour l’inclusion sociale, c’est la capacité d’agir rapidement, vues les difficultés à trouver des bénévoles dans les associations (certains ne voulant pas adhérer, tout en aidant). Il s’agit de tisser un lien entre le monde associatif et les travailleurs sociaux (pierre angulaire permettant le relais). Il faut établir une cartographie des solidarités, le territoire gersois semblant couvert, mais en fait seulement à 35 %, si on examine par communes. La production scientifique ne fait pas vendre. Avant on savait quel était le groupe social pauvre, mais pas aujourd’hui, car avec les principes de post-modernité, il n’y a plus d’excédents des classes aisées, qui étaient ré-utilisés par les classes pauvres. Il y a aussi le problème du Tri et de la revente de plus en plus importante, sur des sites comme Leboncoin ou Ebay. Le gaspillage va peut être disparaître, vu l’environnement créé avec l’aide de la Grande Distribution. Ceci est toutefois moins visible dans le Gers avec le secteur le plus riche autour de L’Isle-Jourdain.
Les leviers nécessaires sont des acteurs mobilisés avec des projets comme la "croix rouge sur roue". Le Gers est pauvre mais les Gersois sont-ils pauvres ? Quel est le besoin réel ? Dans le Gers il y a une intolérance à la pauvreté, intéressant les élus de tous bords politiques. Il faut des équipes de travailleurs sociaux formés et prêts à s’inscrire, avec une résonance nationale, dans d’autres départements, dont par exemple l’Hérault. La démarche d’intérêt est donc une action sociale départementale (risque de l’isolement derrière l’ordinateur, vu que tout doit être fait de plus en plus par voie d’internet).
Les objectifs sont de compenser l’aide alimentaire européenne, avec approvisionnement diversifié et qualitatif. Il faut travailler en coopération avec les secteurs de la distribution et la production agricole. Il est préférable de créer un petit libre service, plutôt que de donner des colis.
La caricature du Gers c’est "Blé et Armagnac". Ce n’est pas assez polyvalent. Il faut du bio sur circuit court pour les EPHAD, les cantines scolaires et celles des collèges. On est seulement à 3% alors que le Gouvernement souhaite 50 % en 2030/2040. Il faut intégrer Gers Solidaire aux projets territoriaux CCAS/CIAS, associations, CAF, CPAM, services de l’état, tout en tenant compte des différences de coordonnées à masquer. Il y a 462 communes dans le Gers, mais énormément de petites communes, d’où des questions afférentes aux phénomènes de pauvreté et d’exclusion. Les lieux d’accueil doivent être multipliés et améliorés par de bonnes conditions, mais il faut effectivement aussi respecter l’identité de chacune des associations. L’accompagnement doit être articulé, en mettant le Gers en mouvement, avec des ateliers (devenir de la Mission Territoriale du Gers Solidaire). Il faut travailler sur l’éducation à la santé, à la consommation et au gaspillage alimentaire (problème du sucre).
Il faudra une modélisation avec le site de traitement départemental, les 16 sites centre-bourgs, des heures et des jours d’ouvertures identiques. Nécessité de commissions locales de coordination des aides, avec l’épicerie sociale plutôt que le colis, une vesti-boutique, un point informatique. Il faudra générer de possibles informations, autour d’ateliers et de bourses de compétence.
La charte de Gers Solidaire, c’est inclusion sociale, valeurs partagées et éthique d’action. La collectivité départementale a acquis un immeuble de 450 m2, grâce notamment à du mécénat. En étant unis on a une certaine crédibilité et il faut savoir que "le nerf de la guerre n’est pas l’argent, mais le sens".
René Ortega, nous a affirmé que Gers Solidaire a rencontré des gens extraordinaires mais que le pari est d’y arriver partout, ce qui reste une question avec un espoir.
Au niveau des questions diverses, selon Christine Clair, n’y a-t-il pas nécessité de la mobilité derrière. René Ortéga a répondu que Gers Solidaire n’est pas un "truc" en plus, mais un lien, une demande de conseil, un soutien, un appui.
Pour Christine Ducarrouge y aura-t-il des rencontres entre les associations ? La réponse est que dans la commune lisloise, il y a la nuit de la solidarité, mais il faut en trouver d’autres.
Pour "Terra Ferma", il est à noter que, pour ce partenaire historique de la MSA, il y a cette action de réinsertion, de paniers (30000 paniers solidaires), de jardins, d’absence de surplus de productions, d’ateliers de cuisine, vue l’inégalité alimentaire. Ils sont prêts à travailler avec tout le monde.
Dernière question et pour la suite on fait quoi ? Il faut un service social responsable, et dans un premier temps apprendre à se connaître, avec questions des parcours sur les personnes suivies, mais aussi un service social en action avec le Centre Social, Sésame et Terra Ferma.
Christine Clair a ajouté qu’il fallait une date commune à trouver, pour une réunion, ce à quoi René Ortega a répondu qu’il faut prendre le temps pour se co-construire et il a passé la parole à Gaëlle Ogel, de la MDS (mission départementale de la solidarité) qui a répondu favorablement à une action de son service, pour ce trait d’union associatif.