La politique Terranova
Menée par le Parti socialiste, elle a consisté à remplacer progressivement, dans son électorat, des catégories populaires par des catégories gagnantes de la globalisation financière, mais modernistes du point de vue des moeurs et de la vie quotidienne et qui se tournaient vers lui en raison du caractère culturellement rétrograde de la droite française, engluée dans « La Manif pour tous » et tant d’autres vieilleries comparables.
Le propos qui visait à y adjoindre des minorités ethniques et communautaires était surtout un discours pour contenter le côté « Un tiers-mondiste, deux-tiers mondain » de ce Boboland.
Avec le surgissement d’une offre de droite moderne, directement indexée sur les neuf oligarques, Bruxelles et Berlin, ces « Winners » là se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas grand-chose à voir avec les fondements de la gauche.
Et ils ont rejoint tout naturellement la droite Macron, qu’ils appellent encore « centre » dans cette étude, mais c’est bien le centre que décrivait François Mitterrand : « Ni de gauche, ni de gauche ».
Le grand problème c’est que cette politique a fait fuir les catégories populaires qui étaient la base naturelle de la gauche vers les populistes issus de l’extrême droite.
Le départ des catégories socioprofessionnelles supérieures de l’espace du Parti socialiste n’a pas ramené les catégories populaires vers la gauche. Il faudrait pour cela tout autre chose. C’est toute la question de la crédibilité d’une offre de gauche du réel, de gauche de gouvernement, qui serait de gauche et capable de rassembler une majorité pour gouverner.
Le résultat final, c’est la situation actuelle : vous voyez une gauche réduite et isolée. Probablement pour un certain temps, si l’on observe la difficulté extrême de renaissance d’une gauche de gouvernement.