Petite parenthèse

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Poser un lapin

Décembre est sans doute le mois de l’année où les parents de jeunes enfants sont sûrs d’être tranquilles. Pourquoi ? Parce qu’ils ont la formule magique : « Si tu n’es pas sage, le Père Noël ne te portera pas de cadeaux ! ». Les plus grands filent doux ranger leur chambre, les plus petits lâchent le tambour pour les crayons de couleur, terrorisés à l’idée que le vieil homme à la  barbe blanche ne leur pose un lapin.

Le lapin est un animal fécond, c’est bien connu, et l’origine de cette expression l’est tout autant.

Si l’on remonte au XIXe siècle, « poser un lapin » s’appliquait dans des cas bien particuliers où des hommes, peu scrupuleux, quittaient le lit sans régler le prix, pourtant convenu, des faveurs d’une femme. Le « poseur de lapin » faisait alors référence au lapin posé sur des tourniquets dans les jeux de foire, semble-t-il facile à attraper, mais que l’on ne gagne jamais. Dans notre cas, il faisait attendre un paiement, illusoire à la dame dont il avait profité.

Une autre origine, remontant au XVIIe siècle, nous explique qu’un « lapin » était une histoire totalement fantasque, que l’on s’empressait de qualifier par un « Celle-là est de garenne ! » moqueur.

En 1922, le dictionnaire Larousse donnera, par extension, comme définition : « ne pas tenir un engagement, une promesse ».

Et si le Père Noël cette année n’a pas vraiment l’intention de poser un lapin à vos enfants,  suggérez-lui tout de même d’être très discret lorsqu’il viendra déposer les cadeaux. Car il pourrait être pris la main dans le sac par de petits curieux en mal de sommeil, et se sentir alors comme un lapin dans les phares d’une voiture !

Retrouvez la rubrique "Petite parenthèse" sur le site http://www.lechoixdesmots.fr

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