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L’opération « Escargot », lancée hier par le collectif « Sans camions », entre, d’une part, Manciet et Nogaro et, d’autre part, Vergoignan et Nogaro, est une réussite : des dizaines de voitures se sont massées sur chaque itinéraire derrière des tracteurs et ont roulé à 10 km/h au cours de la matinée. Pratiquement tous les maires des villages concernés et ceux de la Communauté de communes du Bas-Armagnac (CCBA) étaient là, plus le maire de Vic-Fezensac et celui de Sabazan, ainsi que la présidente de ladite CCBA, Élisabeth Dupuy-Mitterrand, Philippe Dupouy, Vincent Gouanelle et Isabelle Tintané, conseillers départementaux.
Un coup de semonce
La gêne provoquée était relativement faible, vu que l’action n’avait lieu que sur une seule des deux voies de la route. De plus, les deux cortèges ont fait une halte pour laisser passer les véhicules en attente... C’est donc un coup de semonce, une première mobilisation, comme l’a dit Christian Peyret dans son discours à la fin de l’opération. Arrivés avenue de Daniate, les deux convois se garent sur l’espace en face de l’hôtel Solenca. Ensuite les élus prennent la parole.
Christian Peyret souligne que l’opération est réussie et qu’elle aura des suites. La population sera informée des résultats de ses rencontres avec les services de l’État et du département. Il conclut : « Nous ferons tout pour nous faire entendre ». Une élue de Luppé-Violles estime que le danger et le mal-être venant du trafic poids lourds (PL) est insupportable. Pour le maire de Manciet, « les autorités ne répondent pas aux courriers des élus, cela signifie tout simplement qu’ils nous manquent de respect. Or, nous méritons le respect ». Élisabeth Dupuy-Mitterrand constate que le trafic PL nuit de plus en plus à l’image touristique du territoire qui devient de moins en moins attractif. Très tranchant, le maire de Vic-Fezensac estime que ce trafic est « incohérent, insupportable et inacceptable, sans contrepartie économique ou financière pour les Gersois, qui entretiennent la voirie.
Philippe Martin : « Je prends le combat en mains »
Pour le président du Conseil départemental (CD), le Gers ne doit pas être l’autoroute des PL qui détruisent nos routes – très chères à entretenir – alors que les infrastructures autoroutières existent. Les transporteurs font des économies au mépris de nos routes et du danger. Les autoroutes ont été privatisées : l’État ne peut donc guère intervenir sur les prix…(1)
Le président du CD se veut « le redresseur de torts » de l’État et des transporteurs. Il propose trois hypothèses d’action à discuter avec les élus qui choisiront : construire un contournement de Nogaro (coût 12 à 22 millions) qui ne résoudrait pas le problème du trafic dans les villages ; interdire le trafic PL de fort tonnage à partir de Manciet et le dévier vers Cazaubon, Gabaret et l’itinéraire de l’A380 ; enfin, lancer une concertation des maires pour qu’ils prennent des arrêtés interdisant le trafic PL de fort tonnage du mardi au jeudi (jours de plus fort trafic), sous peine d’être verbalisés (encore faudrait-il que le préfet affecte les gendarmes à cette mission) – tout en proposant des trajets de substitution. Pour l’orateur, ce pourrait être l’objet de la prochaine action.
Les manifestants, à entendre tout cela, se prennent à espérer !
(1) En effet, la logique voudrait que les PL empruntent l’autoroute Bayonne-Toulouse.
