Jazz in Marciac – Les adieux de Ibrahim Maalouf ?

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Ibrahim Maalouf revenait ce lundi 31 juillet sur la scène de Marciac, affublé du Amazing Keystone Big Band, déjà connu pour ses nombreuses impertinences, illustrées notamment par un « Pierre et le Loup » et par le « Carnaval des Animaux », qui ont dû quelque peu faire sursauter Prokofiev et Saint-Saëns dans leur tombe.

L’après-midi, l’homme avait fait le plein d’énergie en dégustant le succulent foie gras que Lisa Molina, la merveilleuse patronne du J’Go, avait concocté avant la crise aviaire et le long vide sanitaire qui s’ensuivit.

Il faut croire que le foie gras, allié au talent du maître, firent leur effet : c’est à un fabuleux concert – dédié à la chanteuse Oum Kalthoum, véritable diva de l’art lyrique arabe - que plus de 6 000 personnes purent assister, avec de véritables moments de grâce.

Les références orientales, hispaniques et, bien sûr, classiques se succédèrent, brillament soutenues par des musiciens qui constituent sans nul doute la crème de la classe jazz du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Clarence Penn, derrière ses fûts à la sonorité si particulière de la marque Canopus, se fait un point d’honneur à rappeler qu’on assiste bien à un concert de jazz au moyen d’un jeu d’une belle intelligence.

Les trois premiers mouvements de l’œuvre achevés sous un tonnerre d’applaudissements, Maalouf annonce à un public ravi qu’il donnera un quatrième mouvement en rappel. Les spectateurs, debout, l’accompagneront en battant des mains.

L’ambiance est véritablement festive. C’est fou ce que ce type est capable de faire avec une embouchure et… quatre pistons. Car sa trompette, spécialement réalisée pour lui, en compte bien un de plus que la normale. Et c’est une véritable voix humaine qui sort de l’instrument : souvent chaleureuse, montant parfois dans les aiguës, toujours près du cœur.

La fin du concert sera magique : Maalouf, après avoir déclaré qu’il arrêterait les concerts pendant deux ans pour se consacrer à un projet différent, s’installe au piano et propose à la salle de l’accompagner dans un thème simple, écrit pour sa fille, que six mille personnes reprennent ad libitum et qui restera, sans doute, gravé dans bien des mémoires …

 

Photos © Marc Le Saulx   Texte Pierre Painblanc

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