N.B. 2e article relatif à l’assemblée générale de Vivadour.

Dans son rapport à l’assemblée générale du 7 décembre 2016, Franck Clavier, directeur général de Vivadour, donne des chiffres sur l’activité du groupe : 4 000 adhérents, un chiffre d’affaires de 433 millions d’euros, en baisse par rapport à l’année précédente (475 millions d’euros). À cause, notamment, du recul des quantités produites dans plusieurs activités (palmipèdes, maïs) et de la baisse des prix des céréales. Mais Vivadour reste dans les 30 premières entreprises de la nouvelle région d’Occitanie et le premier employeur privé du Gers avec 850 salariés en équivalent temps plein. L’autonomie financière est de 80 % et les investissements sont de 50 millions par périodes de 5 ans. Les différentes activités sont dans des situations contrastées. Mais les marchés du blé, du maïs et des oléagineux sont à des niveaux très bas et les stocks représentent 30 % de la consommation annuelle. Il reste donc à faire effort sur la performance technique.

« Activité territoriale » et problèmes dans des débouchés

L’activité territoriale, c’est la collecte et la fourniture d’intrants et de services aux exploitations. Elle a baissé à 570 000 t, compte tenu de qui a été expliqué ci-dessus et aussi de la pression sociale sur l’eau. À noter que « les espèces faussement réputées économes en eau comme le soja ou le tournesol » se sont développées, mais avec de faibles résultats. Autre facteur de baisse, les conversions en bio ont représenté 8 % des cultures.

Vivadour a investi dans la nutrition animale et le bioéthanol et a noué des partenariats dans la meunerie et l’amidonnerie. Mais la grippe aviaire a provoqué une baisse des ventes de maïs de 250 000 t. Quant à l’usine d’éthanol, un incident technique l’a arrêtée pendant 3 mois.

L’activité « semences »

C’est un des points forts de la coopérative. Le secteur est en cours de concentration : Dupont Pioneer, partenaire de Vivadour, fusionne avec le Groupe Dow pour donner Dow Dupont (130 millions de dollars de capitalisation), Bayer acquiert Monsanto pour 65 milliards de dollars et l’État chinois acquiert le groupe suisse Syngenta pour 50 milliards de dollars. C’est un secteur d’enjeux stratégiques mondiaux.

Les prix des semences de maïs ont baissé en 2015 et se sont relevés cette année, malgré un contexte européen baissier.

S’agissant des semences potagères, Vivadour est centré sur les potagères professionnelles (leader du pois industrie en France). Sur d’autres semences, comme la courgette, la tomate ou le melon, la croissance est au rendez-vous à l’export.

Impact de la crise sanitaire aviaire

Franck Clavier distingue deux périodes : la crise 2015-2016 et la crise actuelle.

La 1re crise a été un choc, mais les équipes techniques de la coopérative ont réagi rapidement pour aider les exploitants à lancer les nouvelles normes de sécurité sanitaire. Cependant, Vivadour a perdu 25 % de la production de canards, soit 500 000 : selon le directeur général, il faudra environ 2 ans pour retrouver le niveau de 2 000 000 canards.

Quant à la crise actuelle, on espère que la vitesse d’intervention aura stoppé la propagation du virus. Les crises ont rendu difficile la gestion des exploitations et de l’abattoir de volailles de Condom qui a dû fermer, faute d’approvisionnement. Franck Clavier ajoute que les consommateurs et les grandes surfaces ne sont pas toujours conscients des prodiges qu’il faut accomplir pour que les rayons soient approvisionné pour les fêtes...D’autant plus que « ces filières dégagent peu de valeur pour une capitalisation élevée. »

La filière « volailles » et le secteur bovin

1 000 adhérents travaillent dans 20 productions animales différentes. Ce sont des filières porteuses de revenus stables pour les exploitants. Les volailles du Gers ont un grand succès et l’on construit quelque 20 bâtiments par an pour les poulets « Fermiers du Gers ». Le poulet Label rouge sans antibiotique est diffusé par Casino. Autre succès : le Poulet d’ici, d’où un accord avec Cocorette pour développer la filière œufs.

Vivadour est devenu actionnaire du chevillard Jucla de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) et développe le veau de boucherie : 150 veaux venant de 20 élevages sont commercialisés chaque semaine.

La filière viticole

La production est de 100 000 hl. Le directeur général nous dit que Vivadour fait effort sur le vin en vrac et non sur les bouteilles. Cela permet à ses clients de choisir le goût qui leur convient « pour créer des marques et fidéliser le consommateur ». Remarquons que d’autres coopératives de la région font l’inverse.

Avec son associé Gerland dans CVG (Caves et vignobles du Gers), Vivadour va lancer en 2017 deux rosés gris issus de cépages blancs.

À noter que le Conseil départemental a dû se séparer de son laboratoire et l’a confié à Œnopole, filiale de Vivadour.

Et l’innovation ?

Franck Clavier définit l’innovation : identifier un thème, allouer des ressources et fixer un objectif à long terme. À condition qu’il y ait une volonté stratégique.

Il donne des exemples : le contrat d’assurance Opticlimat, le poulet sans antibiotique, le poulet d’ici, la stratégie de CVG.

Et Vivadour travaille à la production d’énergie dans ou pour les exploitations agricoles : solaire, biomasse. Une unité de cogénération (1) est prévue à Maubourguet, qui sera alimentée par 100 000 t de biomasse.

Citons aussi l’opération Eaux vives (construction de lacs) et le projet de microméthanisation adaptée aux fermes d’élevage.

(1) La cogénération est la production simultanée de deux formes d’énergie différentes dans la même centrale. Le cas le plus fréquent est la production d'électricité et de chaleur utile, la chaleur étant issue de la production électrique. Plus généralement, un cogénérateur valorise une forme d’énergie habituellement considérée comme un déchet et inexploitée (Wikipedia).

La photo représente Franck Clavier, directeur général de Vivadour.