Sorbets – Neurosciences cognitives à déguster

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au château de Laubade

On connaît la famille Lesgourgues, investie dans le vignoble bordelais et dans le bas-armagnac. Cet armagnac dont le Château de Laubade, à Sorbets, est le premier exportateur en termes de chiffre d’affaires, est dirigé par Denis et Arnaud, deux des fils du fondateur, Jean-Jacques Lesgourgues.

Et voilà que Denis Lesgourgues s’enthousiasme pour les perspectives quasi-infinies qu’offrent les neurosciences, l’économie de la connaissance et la « blue economy » (1). Parce qu’une personnalité scientifique française, Idriss Aberkane, né en 1986, les dévoile brillamment. Alors pourquoi ne pas permettre aux cadres de l’entreprise, à la famille et à des invités de profiter d’une initiation à ces notions dont dépend notre avenir ?

C'est pour cela que, le 23 novembre, Idriss Aberkane a tenu deux conférences successives dans la belle salle de distillation du Château de Laubade. Plutôt que de conférences, il faut parler de feux d’artifices de vulgarisation. D’ailleurs, une seule équation a été présentée ! Il n’est pas question, ici, de résumer le foisonnement de notions exposées pendant cette journée : nous nous en tenons à quelques concepts qui ouvrent des mondes.

Un monde où 1+1 peut donner des milliards

Un bien matériel échangé ou partagé n’augmente pas, alors que la connaissance partagée, bien immatériel, est multipliée par le nombre de personnes auxquelles elle est transmise. Car ce qui est tangible (palpable) n’est pas infini, mais la connaissance possible l’est. « On peut creuser pour trouver un puits de pétrole, mais il est plus rentable de creuser un puits de connaissance ». Exemple : l’industrie des logiciels. Et la Corée du Sud où le ministère de l’économie de la connaissance a absorbé le ministère de l’économie : le PIB de ce pays est supérieur de 20 % à celui de la Russie. Serge Soudoplatoff, mathématicien, résume : « Si l’on partage un bien matériel, on le détruit, si l’on partage un bien immatériel, on le multiplie ».

La connaissance est collégiale

Ce qui a arrêté le développement de la connaissance dans le passé, par exemple en Chine, c’est la peur de la perdre en la divulguant. Le futur siège de Microsoft, en forme de roue, met tout les ingénieurs en contact, comme le faisait Bagdad (fondée au VIIIe siècle) dans le haut moyen-âge, avec des astrologues/astronomes de toutes origines.

L’ego est le premier destructeur de valeurs

Si l’ego est mis au service d’un projet, il est productif. Mais si le projet est mis au service de l’ego, l’ego est destructeur. Idriss Aberkane prend comme exemple Napoléon, d’abord au service de la France, qui a mis ensuite celle-ci à son service ; de même que le maréchal Pétain à partir de 1927.

Le savoir demande à la fois du temps et de l’attention

Un bien matériel s’échange instantanément, alors qu’un bien immatériel demande du temps et de l’attention, pas l’un sans l’autre. D’où une conséquence paradoxale : le chômeur, qui a beaucoup de temps, peut devenir très riche grâce à l’augmentation de ses connaissances. Mais l’attention est de plus en plus rare et recherchée, à cause de l’avalanche d’informations que nous subissons. Contrairement au numéraire, la connaissance ne peut être épargnée, mais elle crée du revenu.

De plus, quand on aime un sujet d’étude, la capacité de le connaître augmente, c’est bien connu. D’où l’intérêt du jeu, transfert de savoir : de 2009 à 2004, le jeu World of warcraft a été joué pendant 7 millions d’années !

La nature comme bibliothèque de trucs innovants

La nature ne pollue pas parce qu’elle est efficace, elle ne perd pas de matière. Elle fait du « high tech » que l’on ne sait pas fabriquer : la dentelle de silicium des diatomées est incomparablement plus complexe que les derniers processeurs. En fait, il n’y a pas de gisement de connaissance plus grand que celui de la nature. À tout problème, elle trouve des solutions. Un certain champignon arrête les radiations qu’une couche de plomb n’arrête que si elle est très épaisse. L’intervenant cite beaucoup d’autres exemples, comme la peau du requin, les nageoires des baleines, ou le ver marin (producteur d’hémoglobine concentrée), ou encore le fil des moules, qui colle même sous l’eau, la crevette claqueuse (dont le marteau ultra-puissant et rapide fait des étincelles dans l’eau et fait bouillir celle-ci et qui a d’autres capacités...) etc., etc..

Encore faut-il qu’il y ait de la biodiversité pour résister aux catastrophes : en 1848, toutes les pommes de terre d’Irlande ont été détruites par une maladie : elles étaient toutes de la même espèce.

Malheureusement, l’être humain jette ce qui est le plus précieux :les fils des moules, les cocons de soie en Chine, pendant des siècles, par exemple.

Une conclusion s’impose : il ne faut pas détruire dans la nature ce qui vaudra très cher demain quand on sera capable de l’exploiter. Donc l’abolition du déchet va nous rendre plus riches : sait-on que le marc de café fait pousser les champignons très vite et a beaucoup d’autres propriétés : il est désodorisant, anti-transpirant etc.?

Ridicule,puis dangereux et, enfin, évident

Pour le conférencier, toute révolution passe par trois phases : c’est d’abord ridicule, puis, c’est dangereux et, enfin, cela devient évident. Que ce soit l’idée que la Terre tourne autour du Soleil, l’abolition de l’esclavage, le vote des femmes, Internet, il en est toujours ainsi.

À noter que pour qu’une nouvelle technologie puisse s’imposer, elle ne doit pas faire peur, être « mignonne » et donner envie de s’occuper d’elle : c’est ce qu’a su faire Apple avec son MacIntosh aux formes rondes et avec un « Hello ! » de bienvenue. Il faut paraître fragile et attirant comme un bébé humain, un chiot ou un chaton.

(1) Notion conçue par Gunter Pauli : créer des millions d’emploi grâce aux ressources de la nature.

 

1 Idriss Aberkane 231116.jpg
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2 Denis Lesgourgues Idriss Aberkane Pascal Garcia Jean-Jacques Lesgourgues 1bis 231116.jpg
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11 Futur siège de Microsoft doc d'Idriss Aberkane 1bis 231116.jpg
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12 Bagdad du VIIIe siècle doc Idriss Aberkane  1bis 231116.jpg
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6 Le château 1bis 231116.jpg
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4 En l'honneur des ancêtres 1bis 231116.jpg
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10bis Arnaud Lesgourgues Jean-Jacques Lesgourgues Idriss Aberkane Anne-Marie Lesgourgues et Denis Lesgourgues 1bis 231116.jpg
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14 Un bas-armagnac primé 1bis 231116.jpg
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13 Les vins bordelais de Lesgougues 1bis 231116.jpg
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