Philippe Pinazo, médecin généraliste à la maison de santé pluridisciplinaire de Nogaro, reçoit le 25 octobre le trophée du lauréat « Santé » de la Fondation d’entreprise de la Banque populaire occitane. Pour son projet, à présent réalisé, de créer deux box équipés pour les urgences dans la maison de santé de Nogaro, à qui ils sont réservés. Et la Fondation a versé 11 000 euros pour les équipements.
Aux nombreux invités venus ce jour-là pour l’inauguration officielle des box, Philippe Pinazo dit sa satisfaction de voir qu’au bout de deux ans-et-demi de fonctionnement, le pôle santé de Nogaro « passe à une étape supérieure ». Au début de la chaîne de soins, il faut prendre en charge les urgences et c'est à présent une réalité à Nogaro. Sachant que les centres d’urgence de deuxième recours sont à Auch et à Mont-de-Marsan (1). Ce qui est un service public doit être un service de qualité, rendu avec compétence.
La prise en charge des urgences à Nogaro
Dans la pratique, les patients qui viennent aux urgences de la maison de santé sont traités sur place – en premier recours - si c’est possible. Sinon, on appelle le Samu et on lui remet le patient. Ceci de 8 à 20 heures du lundi au vendredi. Pour les week-ends on reste dans le système national avec le 15.
Philippe Pinazo va plus loin. Pour lui, le but est de mutualiser ces box dans notre petite région éloignée du centre de la grande région. Ces box sont donc ouverts à toute équipe soignante chargée d’une urgence, en qualité de relais avant le deuxième recours. Car, on le sait « il faut trois quarts d’heure pour que le Samu arrive de Mont-de-Marsan et une heure d’Auch ». Et le Samu est saturé en permanence, on a donc recours aux sapeurs-pompiers.
« Fédérer toutes les énergies »
Et l’intervenant ajoute que l’intégration de la précarité dans l’organisation des soins est en cours et il cite aussi la création d’une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) (2) et d’une plate-forme territoriale d’appui (PTA) (3), prévues par la loi « Santé ». Il conclut que la prise en charge efficace du patient n’est possible qu’en unissant toutes les énergies.
Daniel Gesta, président de la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) du Gers félicite Philippe Pinazo pour le pragmatisme de cette réalisation. Serge Boyer, président de la Mutuelle sociale agricole Midi-Pyrénées Sud estime que la réalisation des box d’urgence est une réponse aux déserts médicaux. Pour Élisabeth Dupuy-Mitterrand, présidente de la communauté de communes, il est important que les élus et les professionnels de santé travaillent ensemble. Gilles Paloque, médecin-commandant des sapeurs-pompiers du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours), propose – vu l’éloignement des centres d’urgence - de faire comme dans l’Aveyron, où des médecins sapeurs-pompiers interviennent avec le Samu.
Jean-Christophe Giesbert, membre de la Fondation d’entreprise, explique que cette Fondation a été créée en 2011 pour faire du mécénat. Elle a déjà soutenu 10 projets gersois. Le conseil d’administration de la Fondation a été séduit par le projet de Philippe Pinazo.
À noter que Christian Fourcade, des Établissements Fourcade (Nogaro) et TIGF (Total industrie gaz France) avaient déjà contribué à des aménagements de la maison de santé auparavant : ils ont été à l’honneur lors de cette journée d’inauguration.
(1) On ne connaît pas l’avenir des urgences à la Polyclinique des Chênes à Aire-sur-l’Adour. (2) Les professionnels regroupés en équipes de soins primaires et en équipes de deuxième recours. Celles-ci comprennent des acteurs médico-sociaux. (3) Plates-formes mises en place par l’Agence régionale de santé pour aider les professionnels à traiter les patients souffrant de pathologies complexes et à coordonner leur parcours.
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