Le 13 juillet, le Musée du paysan gascon s’est mis à l’heure de la Révolution : après un repas simple, mais solide (1), dans le jardin de la maison Lacaze, les quelque 70 convives ont traversé la route vers 22 heures, munis de lampions. Puis ils ont pénétré dans les antres du Musée, là où sont jalousement gardés les outils et les secrets du vin et de l’armagnac. Et, au plus profond des collections - surprise – ils ont trouvé un espace aménagé pour les Baladins du Pesquè, devenus sans-culottes pour ce soir-là, veille de la commémoration de la prise de la Bastille en 1789.
En costumes d’époque et à la lueur des chandelles, les sans-culottes ont lu des extraits des cahiers de doléances rédigés pour les députés aux États généraux convoqués par le roi Louis XVI en 1789. Les textes, choisis ou non à dessein – rappelaient bien souvent aux spectateurs les préoccupations actuelles : colère contre les impôts (dîme, gabelle), méfiance envers les étrangers, éducation autant pour les enfants du Tiers État que pour ceux des nobles, « réservation » de l’entretien des soldats aux gens des villes, emploi de l’Armée pour les corvées etc. Cependant que les nobles refusaient toute remise en cause de leurs privilèges qui ne serait pas approuvée par eux-mêmes.
Une belle idée
Entrecoupés de réflexions diverses, les extraits lus, d’ailleurs très courts, étaient à la fois compréhensibles, intéressants et pas du tout ennuyeux, comme c’est parfois le cas lors d’une simple lecture.
Ce petit spectacle est une belle idée, originale et bien réalisée par les quatre acteurs. Et qui venait à point nommé, à la veille du 14 juillet. L’ambiance créée par les collections du Musée est propice à des évocations historiques comme celle-là. On espère donc que cette soirée sera suivie de beaucoup d’autres en ce lieu qui exhale, surtout le soir, un agréable parfum de mystère.
(1) Confectionné par Chantal et Alain Ducournau, de Monlezun-d’Armagnac.