Panjas : Un vibrant hommage a été rendu au Bataillon de l’Armagnac

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Mardi matin,  en présence du Préfet Pierre Ory, du sous-préfet de Condom,   Jean-Charles Jobart, de nombreux élus et des représentants militaires,  140 enfants des écoles  primaires de Panjas, Nogaro,  des collégiens de Nogaro, une délégation des Sapeurs-pompiers de Nogaro, une délégation de la RAF (Royal Air Force), et de l’île d’Oléron, ainsi que de nombreux gersois et landais, ont participé avec  les membres de l’Amicale du Bataillon de l’Armagnac, au 72e anniversaire du bataillon et commémoré le premier rassemblement des 570 volontaires réunis à Panjas le  6 juin 1944.

La cérémonie a débuté  à la stèle de l’abbé Tales, puis au Monuments aux morts, où les personnalités  ont déposé des gerbes et où une minute de silence a été observée.

Le  cortège, d’une trentaine de porte-drapeaux et de plus de 400 personnes, s’est rendu ensuite  au mémorial pour rendre hommage aux combattants du bataillon de l’armée secrète du Gers  qui a largement  contribué à la libération du Sud-Ouest.

Au mémorial,  la présidente de l’Onac du Gers a remis le diplôme de Porte-drapeau à Roger Job, puis les personnalités ont procédé aux dépôts de gerbes.  Une élève de Panjas a énoncé les 52 combattants du bataillon  morts aux combats pour la libération de la France. 

 Lors des allocutions, le maire a relaté le rassemblement  des 570 volontaires, placés sous le commandement du capitaine Maurice Parisot : « Le presbytère était devenu le  poste de commandement et la place du village un  camp d’entraînement. »

 Le général Lasserre a évoqué la résistance en lisant un texte écrit par un combattant de l’ombre.

Le commandant Bennett de la RAF a salué l’union des Anglais et Français, qui côte à côte ont combattu pour la liberté

Gisèle Biémouret a rappelé l’épopée du Bataillon qui a marqué l’histoire du Gers :  » Si le 6 juin 1944 évoque pour tous le débarquement des Alliés en Normandie, dès le jour suivant, le 7 juin, ce sont quelques 570 hommes déterminés qui se rassemblèrent ici à Panjas. Dirigés par le Commandant Parisot, ils allaient enfin mener l’opération pour laquelle ils s’étaient préparés depuis tant d’années : libérer et restaurer l’honneur de la France. En effet, le rassemblement du Bataillon de l’Armagnac à Panjas symbolise le commencement de la libération du Gers et plus largement du Sud-Ouest. Le rassemblement du Bataillon à Panjas prouve la volonté d’hommes et de femmes, qui ne s’étaient pas résignés à se compromettre avec le régime de Vichy, à reprendre leur destin en main et finalement à retrouver leur dignité. Sur le fond, le rassemblement de Panjas évoque la levée de l’espoir d’un monde meilleur, d’un monde en paix fondé sur des valeurs de justice sociale. L’apport de la Résistance sera décisif dans la dernière bataille menée contre l’occupant. De toute évidence, ce 7 juin 1944 plus rien ne peut s’opposer à l’élan libérateur contre l’Allemagne nazie. L’épopée du Bataillon de l’Armagnac, bientôt transformé en 158ème Régiment d’infanterie, marquera à jamais l’histoire du Gers.  Au-delà du souvenir de l’engagement et aussi de la souffrance endurée par les combattants de la Résistance, nous devons garder à l’esprit le sens de leur combat et pour certains de leur sacrifice. Parmi leurs convictions, je retiendrai celui du combat pour la liberté. Le mode de gouvernement mis en place par Pétain depuis juin 1940 se caractérise par son caractère autoritaire : culte de la personnalité, propagande, partis et syndicats suspendus, état policier avec la Milice pour bras armé afin de traquer les résistants.  La démocratie est définitivement bafouée lorsque le régime reprend à son compte la politique antisémite de l’Allemagne nazie et participe à la déportation de milliers de juifs. La liberté représentée ici devant nos yeux par l’œuvre des sculpteurs Mougin et Le Duca nous rappelle combien elle peut être à la fois fragile mais aussi fondamentale. Il ne s’agit pas de se souvenir pour uniquement glorifier des événements. Se souvenir, c’est faire en sorte qu’ils ne se reproduisent plus. La mémoire ne doit pas accabler l’homme, elle doit le guider. Les jeunes générations doivent savoir le tribut payé par les combattants du Bataillon de l’Armagnac pour jouir de la liberté. Elles doivent connaître les excès du passé pour éviter de céder aux tentations populistes et démagogiques. Je conclurai ces propos en utilisant une citation de Victor Hugo disant : « Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates comme on allume des flambeaux. » Par votre présence, vous démontrez combien cette date du 7 juin figure en bonne place dans l’héritage de notre histoire. Elle nous éclaire comme une date fondatrice d’un Gers résolument républicain et solidaire. Pour tout cela, nous serons éternellement reconnaissants aux membres du Bataillon de l’Armagnac et à l’ensemble des combattantes et combattants de la Résistance. Nous devons garder leur sens du combat pour défendre les valeurs de la république et de la liberté. »

Le préfet Pierre Ory s’est adressé aux résistants présents : «  Vous avez restauré l’honneur et le prestige de la France. Nos générations sont conscientes de ce qu’elles vous doivent. Vous n’êtes pas des combattants du passé, vous avez à partager avec les plus jeunes votre incomparable expérience… » Toutes les personnalités  ont insisté sur le devoir de mémoire et de vigilance afin que les erreurs passées ne se reproduisent plus.  Les 140 enfants ont chanté la Marseillaisse, puis le chant des partisans. Pierre Ory et Gisèle Biémouret après avoir salué les portes drapeaux, ont tenu à  rencontrer et à remercier personnellement  les combattants du bataillon, ainsi que la fille de Maurice Parisot.

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