C'est une semaine particulière qui a abouti le 14 avril à la Journée de la persévérance à la cité scolaire d'Artagnan. Les élèves de seconde bac pro de « Maintenance des véhicules automobiles » (MVA) d'un côté et de « Maintenance des équipements industriels » (MEI) de l'autre, ont formé 11 équipes mixtes avec les secondes bac pro « Commerce ». Dans le but de se mettre dans la peau d'une entreprise qui doit produire un outil ou un service commandé par un client et le lui vendre.

Autrement dit, les élèves devaient -en une seule journée - mener l'étude de la commande, établir un devis, le faire approuver, puis fabriquer le produit et le vendre aux « clients » (les profs) avec un diaporama à l'appui de la présentation. Tout cela en autonomie. Certes les professeurs avaient préparé la commande avec précision et donné certains conseils, notamment sur le déroulement rationnel des opérations (1). Mais ensuite, ils se sont contentés d'observer, puis de jouer les clients. Quoi de plus stimulant pour des ados qui découvrent leur pouvoir sur le monde et l'autonomie par rapport aux parents ?

Du travail en équipe

Dans le groupe à base MEI, 5 équipes devait fabriquer sur ordinateur la maquette d'un élément d'une chaîne de tri de cartons de biscuits, c'est-à-dire un système automatisé. Il fallait concevoir les éléments constitutifs avec leurs commandes et fabriquer certaines pièces avec une imprimante 3D construite par les élèves. Les 5 éléments devaient ensuite être agrégés. L'objectif : vendre toute la ligne au client avec un contrat d'entretien. Ça c'est du concret, quand le travail commande !

Le groupe à base MVA a formé des équipes chargées chacune d'un travail différent pour un « client » qu'il faut ensuite convaincre d'acheter : étudier si la vente et le recyclage des pièces détachées d'une voiture épave serait rentable ; évaluer le coût d'une exposition sur l'évolution de l'automobile pour un tour-operator ; préparer un devis et un argumentaire pour vendre des pneus au meilleur rapport qualité/prix à un client difficile ; préparer un devis pour une journée de découverte de la Formule 1 sur le circuit, avec ou sans baptême de piste ; présenter la Renault 4L à des étudiants qui pensent s'engager dans le 4L Trophy.

À voir les professeurs aller de l'un à l'autre durant toute la journée, on se rendait compte qu'ils étaient heureux de tout faire pour que leurs élèves puissent voler de leurs propres ailes en menant ces projets de bout en bout avec une grande liberté d'action. Y a-t-il une meilleure formule pour que les jeunes réalisent et admettent les difficultés, puis s'y attaquent de bon cœur, que de les mettre en situation de s'y frotter ainsi directement ?

Certes, au debriefing, beaucoup d'élèves étaient intimidés, d'autant que leurs camarades des autres équipes riaient fréquemment. Mais, avec le proviseur adjoint, Lionel Granier, les enseignants ont pu conseiller et encourager les jeunes qui ont participé à cette journée avec beaucoup d'enthousiasme. Ces jeunes ont pu se convaincre que, s'ils ont fait des erreurs, c'est en se trompant que l'on apprend : comme dans le sport, ils pourront faire mieux la prochaine fois...

(1) Les thèmes de travail ont été préparés par les professeurs Alexandre Lapègue et Ingrid Ubach d'une part et par Mohammed El Majdoud et Ingrid Ubach d'Autre part.