Le Bas-Armagnac cyclo-club recevait dimanche 13 mars 2016 la concentration traditionnelle des cyclotouristes de la Ligue des Pyrénées et du Codep 32 (Comité cyclotouriste départemental du Gers). Ce sont quelque 250 cyclos qui sont venus rencontrer leurs copains de randonnée à la mémoire d'Albert Bures pour la Ligue des Pyrénées et de Luis Navarro pour la Ligue des Pyrénées et pour le Codep 32.
Ces retrouvailles entre cyclos ont été très joyeuses. Des discours ont été faits, des trophées ont été remis, ainsi que des bouquets de fleurs. On a discuté, bu et mangé avec les copains et, bien entendu, beaucoup ont fait une balade en vélo.
Albert Bures
Albert Bures, ancien président de la Ligue des Pyrénées, est resté très vivant dans la mémoire des cyclos qui l'ont connu. Il a créé de nombreux événements « cyclos » qui perdurent et enthousiasment toujours les amateurs. Il était très ami avec le docteur Luis Navarro (de Nogaro) qui lui a succédé et a créé la fameuse Semaine fédérale à Nogaro, dont le produit a permis de construire le gîte d'étape.
Pour Philippe Devaux (qui parle pour le président de la Ligue Georges Golse enroué), Albert Bures a été le premier grand président d'après-guerre. Il respectait toutes les manières de pratiquer le cyclisme et c'est lui qui a fait de la Ligue des Pyrénées ce qu'elle est. Il a créé 4 semaines fédérales et, son successeur, Luis Navarro, en a créé 3. Une exposition de photos lui était consacrée au gîte d'étape.
La fille d'Albert Bures raconte
Nicole Carrière, fille d'Albert Bures, a bien voulu répondre aux questions du Journal du Gers sur son père, né en 1904 et décédé en 1975.
Albert Bures avait deux passions : le vélo et le rugby. Mais c'était un sportif accompli : en témoigne son titre de champion de France militaire du 4x100 m en 1924. Mobilisé en 1939 dans une unité d'aérostiers, il y emmène son vélo, grâce auquel il pourra échapper aux Allemands en 1940 ! Il atterrit à Toulouse où il s'installe. Il trouve un emploi de comptable et fait du vélo et du rugby. Il est 3/4 aile – et secrétaire – de l'équipe du TOEC (Toulouse olympique employés club). Et aussi président de l'Union des cyclotouristes toulousains et vice-président de la Fédération française de cyclotourisme.
En 1948, il lance les randonnées des cols pyrénéens avec le parcours Luchon – Pau aller-et-retour et la Semaine fédérale à Luchon. Puis, en 1950 et 1951, la semaine fédérale aux Eyzies (Dordogne) et, en 1963, à Saint-Antonin-Nobleval (Tarn-et-Garonne). Ensuite, ce sont les Flèches pascales : randonnées par équipes de 3 à 5 cyclos, où l'on doit couvrir au minimum 360 km en 24 heures, pendant lesquelles les cyclos sont contrôlés. C'est aussi , en 1951, les raids Bayonne - Luchon, et, en 1952, Cerbère - Hendaye, soit 18 cols en moins de 80 heures ! Et encore, en 1953, Hendaye – Menton, soit 910 km en moins de 70 heures...
En 1968, c'est la consécration officielle de son rôle sportif : il est choisi pour porter le flamme olympique des Jeux d'hiver de Grenoble. Il reçoit la médaille du mérite sportif et la médaille de la Jeunesse et des Sports. Nicole Carrière s'en souvient bien, son père était toujours parmi les jeunes. « Le vélo et le rugby, c'était sa vie », conclut-elle.