Sauvetage de la chapelle de Lamans

Roquebrune Lamans.PNG

Lors de vos randonnées, si vous empruntez le chemin de crête qui va de Roquebrune à Tudelle, c’est le chemin dit de Serrade qui permettait de passer des Pyrénées à Bordeaux sans passer pont ni prendre bateau.

Au sommet de la dernière montée, vous repèrerez dans le bouquet de chênes une chapelle gasconne.

Elles étaient très nombreuses au Moyen Âge. Un écrivain avait dit qu’elles avaient blanchi la campagne. Leur construction existait parce qu'une population dispersée souhaitait avoir sa chapelle et son cimetière.

La plupart de ces chapelles ont subi la pelle du bulldozer ou ont été l’objet d’un contrat de changement ; elles pouvaient par exemple devenir une habitation de vacances.

Quant à la chapelle de Lamans, elle devait être recyclée en boîte de nuit.

C’était l’époque où ce type de lieu de loisirs se multipliait.

Dans la société, il n’y a pas que des économistes. Des gens sont encore attachés à leur patrimoine.

C’est le cas de la chapelle de Lamans.

À Lamans, on se souvenait de la chapelle et il y avait une messe le jour de la fête : il y avait bal au carrefour et buvette où l’on servait blanc limé.

On allait encore prier sur les tombes très anciennes, le cimetière jouxtant à l’ouest, la chapelle.

Le projet de reconversion de la chapelle souleva de vives protestations.

Chez une population d’électeurs de 140, 102 votèrent la restauration de la chapelle.

La grande aventure commençait et une association fut créée dont le président était Paul Lacomme, le vice-président André Cueillens, la secrétaire Chantal Lacomme et le trésorier Julien Nicolas.

On régla d’abord les paperasses officielles puis on se retroussa les manches et on commença le nettoyage du toit effondré. Certains coupèrent des peupliers, des chênes qu’ils portèrent à la scierie pour faire la charpente, on fit une collecte de tuiles et avec l’aide d’un charpentier professionnel, la chapelle retrouva son toit.

On y ajouta même l’emban qui était à l’entrée de l’église, un petit bâtiment où on se retrouvait après la messe ou avant ; le maire souvent y communiquait les textes officiels et le curé y affichait les communiqués de l’église.

On refit aussi l’intérieur : le carrelage, le plâtrage des murs...

Le curé de Vic-Fezensac, l’abbé Faberre  y dit la première messe, le 21 juin 1981.

L’église était comble et c’est avec une émotion certaine que les paroissiens écoutèrent l’homélie.

Dernièrement, une croix a été mise en place à l’ouest sur le mamelon pour indiquer la présence de la chapelle.

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