1915 –.La guerre continue, la solidarité s’organise
La section locale de la société archéologique a présenté une communication sur la solidarité dans le département au bénéfice des soldats qui sont dans la tranchée. Suivant son habitude Jacques Couzinet situe dans le temps et l’espace où se dérouleront les faits rapportés dans la conférence, procédé pédagogique qui permet de se situer et de mieux comprendre les évènements.Il rend hommage à Michel Castex , récemment disparu qui était membre de la société et , travaillait dans l’ombre mais avec efficacité . Jacques énumère les différents points d’intervention ans ette campagne de solidarité : aide aux réfugiés, œuvre du tricot au soldat, celle du vin au soldat combattant, création d’un centre de rééducation pour les mutilés agricoles. On note une parfaite union dans toutes ces actions dont le curé et l’instituteur sont à la base dans les villages. Sur des exemples précis il montre que les appels à la solidarité sont entendus , les mairies inscrivent des sommes à donner sur leur budget, à Belmont on offre 56 poulets ;les sociétés de bienfaisance multiplient les efforts , à Vic ,on joue des pièces de théâtre dont le bénéfice sera versé au comité départemental, des sommes importantes sont collectées ce qui exigera en 1916 une gestion de ces dons .
L’œuvre du tricot
Claire Delinière nous amènera dans les ouvroirs où les femmes se rassemblent pour tricoter des chaussettes, des tricots, car l’équipement attribué par l’armée n’était pas fait pour tenir dans le froid de l’hiver dans les tranchées. Les préfets demandent aux enseignantes d’inscrire dans leur classe le tricot au programme .La laine commence à manquer , le prix est fixé mais les profiteurs sont sur le marché. En janvier 1915, 1128 kilos sont achetés et 1080 distribués. A Vic on se regroupe à la mairie pour tricoter.Le mouvement s’essouffle un peu, le Préfet relance l’appel auprès des maires. Dans cette opération les femmes ont fait preuve d’un fort élan patriotique prouvant qu’elles « pouvaient faire » et être un élément fort lors des situations difficiles, mais pourtant elles n’eurent le droit de vote qu’en 1944 .
L’œuvre du vin
Jacques Couzinet rappelle que le vignoble gersois avait été frappé par le phyloxéra en 1880 mais qu’on avait replanté en 1914 .Il y avait eu de bonnes récoltes avec des productions de 20 hl à l’hectare. Jusqu ‘en 1914 on ne distribuait aux soldats qu’un quart de vin - Or les soldats étaient habitués à une consommation plus importante un médecin affirmait même que le vin était une boisson hygiénique .Le Languedoc donna 200 000 hl gratuitement .On demandait aux viticulteurs gersois de donner 2% de leur récolte .Il fallait dresser la liste des donateurs et s’occuper à acheminer les barriques .
La Baïse alors navigable, chargeait ses gabarres et le vin était ensuite approché du front . Si on ne peut donner du vin, on verse une somme d’argent. à Riguepeu, où la grêle avait tout ravagé on attribue 100f qui étaient prévus sur le budget pour l’entretien du cimetière.
Le centre de rééducation agricole
Marcel Péré après avoir expliqué que 1915 avait été l’année « sanglante », indique que la chartreuse de Beaulieu a été recyclée en centre de rééducation pour les mutilés agricoles. Abel Gardey, maire d’Aignan, député d’Auch et président du conseil général va s’employer à créer un centre de rééducation pour que les blessés puissent reprendre leur terre et effectuer certains travaux malgré leurs blessures,aux bras, aux jambes, à la face, certains sont aveugles, ou borgnes, ont des pieds gelé .Ils bénéficient de formation et conservent leur pension d’invalidité. Diverses sections leur sont proposées :agriculture générale, aviculture , machinisme agricole, travail du bois .La première session comprenait 46 soldats , ils passèrent un examen de sortie, diplôme d’honneur. Le 21 janvier 1919, Abel Gardey, satisfait de son œuvre considère que le centre peut devenir une école pour les pupilles de la nation .En 1920, la ferme est mise à la disposition de l’agriculture .