Ô fil de l'air à la cathédrale de Condom

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Angélique Lézin au piccolo et à la flûte traversière, a fait flotter les mélodies au dessus des accompagnements de Christophe Bouhier à l'orgue.

Leur spectacle a présenté des œuvres du XVIIIe au XXe siècles. Vaste programme, de belles mélodies qui sollicitent l'affect !

Le concert a débuté avec Intrada I de Linek : une jolie entrée dans la tradition baroque avec un piccolo perçant et un orgue majestueux.

Les deuxième et troisième mouvements du concerto en la mineur de Haendel ont suivi. Le piccolo et l'orgue n'ont eu de cesse de converser dans un tempo d'abord lent puis plus soutenu. A noter, dans l'allegro final on retrouve des airs lyriques de l'opéra Imeneo comme E si vag.

Un Air de McKimm, compositeur australien, est venu se poser dans le creux des oreilles qui se sont senties subitement transportées en Irlande ! Les adorables aigus du piccolo ont été stabilisés par les sons chauds et graves de l'orgue.

Hora Martisorului de Dinicu a fait basculer toute cette quiétude avec en tempo d'enfer ! La flûtiste et l'organiste ont fait une démonstration de vélocité. Un véritable talent est nécessaire pour cette danse folklorique joyeuse et amusante !

La Berceuse de Fauré est arrivée pour faire retomber le pouls des spectateurs qui heureusement ne se sont pas endormis. Cela aurait été un sacrilège face à cette délicieuse mélodie «à la Fauré» dans un tempo moyen pour ce type de morceau. A travers ses paisibles sons on imaginait la maman berçant son enfant !

Un autre mouvement féérique a succédé avec de grandes envolées à la flûte traversière. La mélodie circulait allègrement de la flûte à l'orgue et inversement. C'était Danse avec les fées de Bouhier.

La séduisante bande son du film Interstella de Zimmer a transporté l'assemblée dans l'espace ! Dans cet extrait, la flûte a encore fait preuve de prestesse avec ses grands traits rapides qui sont allés caresser les voûtes de la cathédrale. L'orgue tournait plus ou moins en rond pour conserver l'orbite. Cette musique répétitive a enjôlé le public.

Une magie sentimentale s'est produite dans le vaisseau de pierre sur un tempo de valse : Dans le creux de mon cœur de Bouhier. Sur cette douce danse de l'orgue, la flûte égrenait ses sons clairs et veloutés pour donner la réplique au roi des instruments à vent. Cette œuvre ne s'explique pas, elle se ressent !

Une autre dose de musique répétitive s'est présentée à la tribune Leaving the Harbor de Beeftink . Ce curieux morceau du XXe siècle a exposé un motif intéressant qui évolue essentiellement à l'orgue pendant que la flûte traversière essaie de s'évader à l'aide de grands aigus fort bien réussis et avec délicatesse.

La ronde des lutins de Bazzini a apporté un point final à cette magnifique séance musicale. Une pièce pleine de surprises, de gaîté et d’amusement, telle celle d'un carrousel, agrémentée d'un piccolo qui poursuit un pompon insaisissable ! Les lutins, l'âme chargée d'espièglerie, virevoltaient au dessus de la scène.

Et parce qu'un bon concert ne se termine pas sans un bis, les musiciens, toujours prêts à faire de l'humour ont offert Espaňa Cani, le paso-doble le plus connu des arènes des corridas.

Que de plaisir, que de joie, que de sentiments concentrés en quelques dizaines de minutes ! Le merveilleux public de Condom a encore réagi avec passion à l'écoute de ces deux artistes au talent incontesté. Merci à Angélique et ses flûtes. Merci à Christophe Bouhier et à ses arrangements et ses compositions ! Tout le monde a été heureux face à ces notes si parfaitement exécutées.

SV

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