La cathédrale Saint Pierre s'enflamme chaque mardi

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La qualité des vespérales attire de plus en plus de public

Jérôme Chabert apprécié et aimé du public condomois.

Le savoir et la sympathie ont fait corps avec l'orgue de la cathédrale Saint-Pierre. Jérôme Chabert est revenu les bras chargés de génie et de notes.

Comme tout organiste digne de ce nom, Jérôme Chabert a rendu hommage à Johann Sebastian Bach. Avec le grand plein jeu en ut majeur, le public a pu évaluer l'habileté contrapuntique de l'artiste. Un vaste enlacement bien ordonné de mélodies flottait sur un fond de pédales qui revendiquaient, elles aussi leur part. Le Prélude et la fugue en ut majeur qui ont suivi viennent du Clavier bien tempéré. Jérôme Chabert a allié l'art et la manière pour interpréter ce prélude en style de toccata impétueuse et obstinée. C'est avec une grande facilité qu'il a réussi malgré une ribambelle de doubles croches. La fugue à 3 voix est elle aussi très populaire avec sa structure exemplaire. Pour clôturer ce moment Bach, le musicien a présenté une suite avec son prélude joyeux, sautillant et entraînant. Dans La sarabande de tempo lent, les dentelles de la cathédrale avaient envie de tournoyer avec grâce comme les vêtements des nobles danseurs. De longs trilles ponctuaient le thème avec espièglerie. La gigue a obligé l'interprète à déployer tous ses savoirs en vélocité !

            Jean-Adam Guilain a pris la place de Bach avec un Fond d'orgue qui a plongé les spectateurs dans le recueillement grâce à ses flûtes en bourdon. La tierce de taille inexistante à Condom, a été remplacée par un jeu de cromorne avec son timbre bien particulier qui domine l'atmosphère. Le plein jeu suivant a surgi sous les voûtes de la cathédrale, beaucoup plus éclatant, comme un soleil.

            La fantaisie en ré mineur de Mozart a confirmé les capacités de l'organiste. Beaucoup de changements de tempi caractérisent la pièce musicale, du plus lent au plus rapide. Le tout est scandé de grands traits de vélocité qui demande de l'agilité en abondance.

            Elévation et Andante Cantabile, extraits de l'Organiste de Louis-James Lefébure-Wély ont retenti dans le vaisseau de pierre. Ces intéressants extraits exposent  des graves intrigants entrecoupés de guirlandes de notes sur les flûtes de l'orgue. Une méditation agrémentée de jets  de chants d'oiseaux. Encore un très bon choix de l'organiste !

            La fin du concert a été constituée d'une magnifique improvisation de Jérôme Chabert. Elle est venue couronner et revitaliser toute cette progression des XVIII et XIX siècles. Très bien structurée, elle a débuté par une sorte de marche solennelle. Le registre des cromornes a posé le décor avec sa puissance et ses sons brillants et remarquables. Des notes plus discrètes sont venues souligner cette page musicale. Une consécration pleine de finesse, de douceur a pris le relais. Un grand crescendo a servi de lien avec une partie grandiose. Tous les registres de l'orgue se sont déchaînés pour enjôler, charmer et séduire l'esprit des spectateurs !

            Le but a été atteint, la foule en extase s'est mise à battre des mains et s'est levée pour ovationner le Maître de Chapelle de la cathédrale Saint-Caprais d'Agen. Il est vrai que son programme  a été scrupuleusement choisi. Ses talents, capacités et savoirs se sont rassemblés pour combler les désirs des auditeurs !

Merci Jérôme Chabert, revenez vite après votre tournée aux U.S.A. et au Canada !

Et ce mardi soir

Mardi 13 août le couple mythique revient nous régaler. Sonia Sempere (soprano) gersoise, avec Emmanuel Pélaprat (orgue) viennent conclure cette période des Vespérales avec leurs dons, leurs compétences et leur amabilité. Vivaldi, Bach, Cherubini, Bellini, Albioni, Verdi et Galeotti les accompagneront. Venez nombreux !

SV

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