Mardi 16 juillet, Jean-Christophe Revel est venu régaler le public avec son programme de musique française.
Le concert a débuté par un extrait du Premier livre d'orgue de Nicolas de Grigny, sûrement le plus grand maître d'orgue de la musique baroque française. Il était admiré par Johann Sebastian Bach pour sa science du contrepoint et son sens de l'harmonie, entre autre. Le talentueux Jean-Christophe Revel a su exécuter l'Ave Maris stella avec beaucoup de clarté et de précision malgré la pyramide d'ornements inscrits sur la partition.
Suivirent Trois interludes extraits de l'oratorio La vérité de Jeanne d'Arc d'André Jolivet. Ces trois interludes aux harmonies déconcertantes ont quelque peu surpris le public bien concentré. La difficulté pour l'organiste était de rendre l'ambiance sombre, pesante, mystérieuse voire lugubre . Rien n'est impossible pour J.C Revel, il contrôle à merveille l'organisation des registres de l'orgue.
Les Amants enchantés et Les Etoiles de Michel Corrette, extraits du premier livre pour clavecin (M. Corrette disait « Pièces qui se peuvent toucher à l'orgue…) ont égayé et détendu l'atmosphère. J.C Revel a interprété cette musique agréable, heureuse et joyeuse, tout à fait dans l'esprit du siècle de Louis XV avec une étonnante facilité y compris dans les Etoiles où les difficultés s'accumulent.
Dans la série des œuvres surprenantes Terre, Vénus et la Lune de Régis Campo, se sont présentées en orbite. Avec ces harmonies déroutantes, le matériel sonore était lui aussi insolite ! J.C Revel a assumé jusqu'au bout l'orgue et autre sifflet, flûte à coulisse … Bravo ! Jouer de l'orgue n'est déjà pas si simple ...
Johann Sebastian Bach aimait bien imiter les compositeurs qu'il appréciait. C'est ainsi que dans la Fantaisie en sol M, il utilise volontiers les effets musicaux de Nicolas de Grigny comme les contrastes entre les aigus et les graves de l'orgue, les triples croches superposées aux tenues graves qui descendent dans un chromatisme quasi infini ! Cette musique aux sons imposants, puissants, majestueux a envahi tout l'espace sonore offert par la cathédrale. Encore une belle performance de l'organiste !
Du côté romantique, La Marche des Rois de Théodore Dubois est venue enjôler tous les tympans des auditeurs ! Cette pièce musicale bien variée, très plaisante à écouter grâce à sa forme rondeau, a réjoui et ravi l'assemblée qui visualisait en même temps la grotte de Bethléem, les Rois Mages avec l'étoile guide (la tenue du si comme un bourdon). D'un autre côté, elle pensait à la joie de Noël avec les jouets (grâce à un refrain très ludique). Que de bonheur !
Le concert a pris fin avec Elévation n°6, Communion et Offertoire n°1 de François Benoist, compositeur injustement peu connu. En effet, ces trois pièces musicales possèdent de très belles mélodies avec des traits de vélocité excellemment effectués, des basses impressionnantes. Cette musique assez rapide, très optimiste et positive a provoqué un tonnerre d’applaudissements !
Le public est demeuré attentif et captivé toute la représentation. Il était aux anges, béat, comblé, enchanté par tout ce qu'il venait d'entendre. Lorsque Jean-Christophe Revel s'est présenté, tous les spectateurs se sont levés, heureux de pouvoir remercier ce musicien virtuose, précis, sans faille qui venait de les faire vibrer, de leur procurer une heure de plaisir, de pur bonheur.
Merci Monsieur Revel et nous l'espérons, à bientôt !
Cette semaine , mardi 23 juillet, un trio sera en haut de la tribune, Marie-Laure Touya (soprano), Patrick Pagès (trompette) et Marc Chiron (orgue).
Ils proposent du baroque avec : Galuppi, Sweelinck, Campagne, Boëly, Haendel, Vivaldi et Scarlati.
Vous serez bien entendu nombreux pour acclamer ces trois artistes ! Encore une belle fin d'après-midi en perspective !
S.V