Jacques Couzinet, L’industrie plâtrière dans le Gers au XIXe siècle
L’industrie plâtrière dans le Gers, un sujet qui peut surprendre tant l’extraction du gypse et la fabrication du plâtre restent parfaitement inconnu. Déjà les cartes, IGN et géologique, font référence à cette activité, les dossiers des Archives départementales la confirme. Toutes situées au nord du département, trois zones concentrent cette production ; dans cette zone les carrières sont repérées, les ateliers, les techniques et les hommes sont connus. Contrairement à l’idée que nous faisons aujourd’hui du plâtre il servait peu dans le bâtiment avant le milieu du XIXe siècle. Cette production partait vers l’agriculture comme amendement pour les plantes légumineuses (luzerne, sainfoin, trèfle) en activant considérablement la végétation. Les filons de gypse gersois, peu nombreux et de médiocre qualité, ne vont pas supporter la concurrence des grosses unités installées dans l’Ariège. Dès le début du XXe siècle, l’établissement des voies ferrées permet à présent de ravitailler le négoce des matériaux en plâtre de qualité à des prix concurrentiels.
Jacques Lapart, Les aménagements urbains d’Auch sous l’Ancien Régime
Création d’une grande place devant la cathédrale et d’une entrée de ville. Comme bien d’autres villes du XVIIe siècle, Auch est enserrée dans un espace assez restreint ceinturé de murailles médiévales. Il n’existe aucune place. Le centre était occupé par un cimetière presque entièrement recouvert par une immense cathédrale gothique dont trois façades voisinent désormais avec des vieilles rues étroites, humides et sombres. L’archevêque Lamothe-Houdancourt a financé l’achèvement de la cathédrale. Or les prélats voyagent à Paris et en Italie où les villes ont très souvent des parvis très dégagés. En 1680, il obtient un arrêt du Conseil du Roi qui impose le percement d’une avenue au palais archiépiscopal (actuelle préfecture) et la démolition de 27 maisons pour dégager la façade de la cathédrale. Les actes de notaires enregistrent les contrats de démolition/reconstruction. Les délibérations communales décrivent les travaux retardés pendant presque 15 ans par les difficultés de financement et les protestations des habitants. La ville impose des règles strictes de reconstruction pour uniformiser les façades encore en place aujourd’hui.
Au milieu du siècle suivant, Gaspard de la Bove intendant à Auch de 1744 à 1749 reprend l’aménagement urbain. A l’opposé de la façade de la cathédrale, de nouvelles maisons sont rasées, les murailles abattues et une large entrée assez spectaculaire est percée (actuelle rue de la République) conduisant vers une grande place face à l’arrivée de la route de Vic et les Allées plantées d’ormeaux, champ de foire et promenade appréciée des Auscitains depuis longtemps. Les travaux d’Auch sont originaux et novateurs car les créations de places centrales sont rares à cette époque dans les petites villes de province.