Le mercredi 28 juin se tenait à Masseube une réunion d’information sur le projet de centre de tri de déchets, prévu en entrée de ville. Cette réunion était publique et ouverte à tous.
Ce sont, donc, les habitants et les associations environnementales qui ont présenté et commenté les éléments du permis de construire, accordé le 17 mai par la mairie. Plus de 80 personnes étaient présentes, dans l’attente d’informations. La plupart dénonçaient le manque de concertation et se sentaient mis devant « le fait accompli », pour un projet d’intérêt public qui modifiera durablement les habitudes de la commune.
Parmi les nombreuses interrogations exprimées, lors de cette réunion, celle de la fragilité du site était récurrente :
Pourquoi une Installation Classée Protection de l’Environnement (ICPE), c’est-à-dire présentant des risques, devrait-elle être construite en limite du Périmètre de Protection des Risques naturels d’Inondations, à proximité immédiate de la rivière Gers ? Les risques de pollutions en cas d’événements météorologiques de fortes intensités que le département a, hélas, connu ces dernières semaines, ont été présentés.
Ce centre de tri est considéré par les opposants comme « un méga-centre ». Il traitera presque 4 fois plus de déchets plastiques que le centre actuel en service de Auch-Lamothe (35000 tonnes annoncées, contre 9000 tonnes aujourd’hui à Auch).
Il accueillera les déchets secs de 600 000 habitants répartis principalement sur 4 départements (Gers, Haute-Garonne, Ariège et Hautes-Pyrénées). Ce qui impliquera de nombreux camions pour l’approvisionner, sur les routes du département et notamment sur la D929. Le prix des transports et leur incidence sur la pollution routière et les rejets de carbone ont été évoqués avec d’autant plus d’inquiétude que le nombre de camions nécessaire au fonctionnement n’a eu de cesse d’augmenter. Le chiffre de 80 passages de poids-lourds par jour a été évoqué, lors de cette présentation, pour être cohérent avec les 35000 tonnes de déchets traités par an. Ce nombre est très éloigné des 7 à 8 camions annoncés par le Président de Trigone dans la presse, pour choisir ce site.
Les dangers du plastique ont été également présentés. « 100% des Français, adultes et enfants, sont « imprégnées de composés fluorés, de bisphénol, de phtalates, de parabènes, d’éthers de glycol et de retardateurs de flamme », issus du plastique, dira le Dr Marseillan, citant le livre de Dorothée Moisan : « Les plastiqueurs », avant de conclure : « Le plastique est dangereux, il est temps d’en limiter l’usage. »
Cette prise de conscience conduit déjà à une baisse significative du tonnage des déchets plastiques en France et en Europe. Ce centre de tri - méga ou pas - ne sera-t-il pas rapidement obsolète, si les plastiques venaient a disparaître progressivement ?
D’autant que le coût de cet équipement a été annoncé : presque 30 millions d’euros, bénéficiant de plusieurs aides publiques de l’ADEME et de la Région Occitanie. Mais la part de financement restant à charge représenterait plus de 90 % du montant. Une répercussion sur le montant de la Taxe d’Ordure Ménagère et son envolée ne pourrait être évitée.
Une étude environnementale très discutable et incomplète, selon les opposants (qui a néanmoins mis en évidence la présence de loutres sur le site, espèce en danger), les risques de pollution, la sécurité des personnes sur la D929 et l’implantation en limite d’une zone inondable ont convaincu 50 massylvains de lancer autant de recours contre le permis de construire de ce projet jugé « à contre-courant » parce qu’il propose de traiter toujours plus de plastiques venant de plus en plus loin, alors que les tendances générales à moyens termes sont à la diminution des plastiques.