Des petits riens qui restent gravés dans la mémoire

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Gaston Castagnet, centenaire, évoque une drôle de permission

Un centenaire se confie sur une anecdote cocasse, typiquement gersoise, de son temps au STO

Gaston Castagnet, 101 ans, bon pied, bon œil, a une mémoire intacte et un sourire facétieux. Il fait partie de la « clientèle » d’Henri Calhiol (Société archéologique et historique du Gers) qui trouve auprès de ces Anciens des matériaux inédits pour ses recherches. C’est lui qui a recueilli les confidences du patriarche de Monclar-sur-l’Osse sur divers évènements vécus sous l’Occupation et son autorisation de les publier.

Gaston Castagnet est né en 1923.

Sous l’Occupation, alors qu’il est ouvrier agricole à Viozan, il est requis pour le STO, affecté sur le mur de l’Atlantique. Un beau jour inoubliable, on lui annonce mystérieusement qu’il bénéficie d’une permission exceptionnelle de 10 jours pour revenir à Viozan mais qu’il sera escorté par deux soldats allemands à l’aller comme au retour.

A l’arrivée à la ferme, sa patronne lui annonce qu’il a été « pistonné » par l’entremise d’un notable du Mirandais, ami de ses employeurs, pour cause d’un repas qui doit couronner dignement le baptême de son petit-fils dernier né. Il a besoin, en ces temps de pénurie et d’interdiction de la chasse, de mettre du lièvre au menu. Gaston, notoirement réputé pour ses talents de braconnier, pose sur-le-champ ses collets et dès le lendemain matin un magnifique capucin est pris au piège. Mission accomplie. Le notable viendra à vélo (un vélo de femme, se souvient Gaston !) récupérer le gibier.

Il profitera ensuite pleinement du reste de sa permission. Le dernier jour, à l’heure dite, des soldats allemands récupèreront Gaston qui sera escorté jusqu’au mur de l’Atlantique où il reprendra, contraint et forcé, son poste de travail.

L’anecdote vaut son pesant d’or. Elle est sauvée de l’oubli, nous faisant découvrir un à-côté bien singulier de cette période terrible où la France vivait sous la botte nazie.

 

Photo : Gaston Castagnet le jour de ses  100 ans

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