Communiqué de la CGT du Gers :
Aujourd’hui, 28 avril, est la journée mondiale pour la Santé et la Sécurité au Travail. C’est une journée lancée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT), une institution de l’ONU.
A Auch, la CGT a installé hier plusieurs silhouettes de cercueils pour dénoncer les décès causés par le travail : plus de 1000/ans en France, dans un des pays les plus riches du monde.
La France est le pays de l’Union européenne qui compte le plus d’accidents et de décès au travail. Triste record !
Ce chiffre est le résultat logique de choix politiques assumés par les différents gouvernements qui se sont succédés ces 20 dernières années, à la demande du patronat :
- Casse des services de l’inspection au travail : en à peine plus de 10 ans, les effectifs des assistant.es de contrôle ont fondus de 33% ! Ilsne sont plus aujourd’hui que 596 en ETP (contre 940 en 2009).
- Suppression des CHSCT en 2017, résultat des ordonnances de Macron Ier.
- Casse des services de médecine du Travail
- Intensification des cadences dans tous les services et toutes les entreprises…
Quelques exemples des conséquences de cette logique patronale inhumaine :
- Dans le Gers, pas de médecins du travail à l’hôpital public depuis 5 ans. C’est pourtant une obligation légale. Cette loi est pourtant largement justifiée par les conditions de travail particulières : travail de nuit qui diminue l’espérance de vie de 7 ans, manutention avec tous les risques musculo-squelettiques, sous-effectifs et contact avec la souffrance et la mort qui sont des facteurs de risque de troubles psychiques, 3x8 qui majorent les risques de cancers hormonaux dépendants… L’Etat est donc, dans ce dossier, un patron voyou.
- Aujourd’hui d’ailleurs, les internes sont en grève partout dans le pays pour dénoncer leurs conditions de travail. Ils font souvent près de 100h de travail par semaine quand la loi limite pourtant à 48 ! Pas étonnant que le taux de suicides chez les internes soit trois fois plus élevé que dans la population générale du même âge.
- Les préventeurs de la MSA notent que les accidents surgissent essentiellement en période de travail intensif.
- Les secteurs qui comptent le plus de morts au travail : la métallurgie et le BTP.
L’Etat choisi de faire porter la responsabilité des accidents du travail sur les salariés qui seraient coupables de ne pas respecter les consignes de sécurité. Ainsi, le ministre du travail Olivier Dussopt prévoit de lancer, à destination de tous les travailleurs, une campagne d’information… Mais rien pour augmenter les contrôles des employeurs. Au contraire, à l’occasion de la réforme des retraites, le gouvernement a décidé de réduire les moyens financiers de la branche accident de travail et maladies professionnelles en réduisant cette cotisation patronale de 800 millions d’euros.Encore un cadeau aux patrons ! Et autant d’argent qui manquera pour les salariés.
Le même gouvernement nous promet de faire un geste contre la pénibilité du travail. Le geste, on l’a bien vu en 2017 puisque c’est le gouvernement d’Edouard Philippe qui a décidé d’exclure 4 facteurs de risques du compte pénibilité. Le gouvernement Macron se moque des travailleuses et des travailleurs.
Dans ces conditions de travail de plus en plus dangereuses, comme le montre ce triste record, il faudrait travailler 2 ans de plus ? Pas questions !
Rappelons qu’entre 60 ans et 62 ans, déjà 50% des travailleurs ne sont plus dans l’emploi : soit au chômage, soit en invalidité. En empêchant les gens de partir à la retraite avant 64 ans, ce chiffre des incapacités pour raison de santé ne peut qu’augmenter. Et la précarité qui va avec aussi.
Nous revendicons :
- La retraite à 60 ans
- Doubler les effectifs moyens interministériels pour contrôler et lutter contre le travail non déclaré, améliorer les conditions de travail de l’Inspection du travail et des services de prévention, et créer un service d’assistance psychologique, administrative et juridique pour les familles des victimes.
- Retour des CHSCT
- Prise en compte de la pénibilité…
Le gouvernement ne peut rester éternellement sourd aux besoins de la population. Hier, les services de la première ministre ont ordonné aux ministres de réduire leurs déplacements. Et ils ont raisons ! Car partout, tous les jours, les travailleurs sont mobilisés :
- Hier à Condom
- Aujourd’hui, devant le ministère du travail à Paris dans le cadre de cette journée mondiale
- Demain au stade de France, pour distribuer un carton rouge à Macron, à l’appel de la CGT.
- Lundi 1er mai, dans toutes les rues du pays, pour dénoncer sa politique exclusivement tournée vers les plus riches, contre nous tous. A Auch : RDV à 10h30 place de la fontaine, quartier du Garros pour une grande manifestation populaire et familiale. A Paris, ce sont une centaine de syndicalistes du monde entier qui viendront apporter leurs soutiens aux travailleuses et travailleurs de notre pays.
L’apaisement, c’est pas pour maintenant !
