La Cie de danse Chao.s finalise la création de son nouveau spectacle SORO EST ARRIVEE à la Petite Pierre.
Elle vous invite à une répétition publique pour recueillir vos impressions et ressentis. Elle a besoin de vous pour échanger.
Venez !
C'est ce dimanche 26 mars à 16h à la Petite Pierre, 158 chemin de la Petite Pierre 32360 Jegun.
Envoyez simplement un sms au 07 69 78 65 85 pour annoncer votre venue.
Le propos :
"C’est à 50 ans passés que je découvre le féminisme, enfin que je découvre que je ne suis pas si affranchie libre et indépendante que je ne l’imagine. Danseuse depuis l’âge de 16 ans, chorégraphe, maman, nomade, jamais mariée, toujours prête à filer vers de nouveaux espaces, je percevais les combats féministes comme loin, très loin de ma réalité. J’étais pourtant née d’un père juif iranien, culturellement misogyne et homophobe, j’avais pourtant traversé de nombreuses agressions sexuelles, assumé mes enfants sans le soutien financier de leur père, mis de côté ma passion pour l’écriture chorégraphique pendant plus de 20 ans, encaissé les réflexions sur mon âge et sur mon physique en souriant, écouté beaucoup les soucis des autres, mis en attente les miens, peu dormi, énormément fait le ménage, accepté des rapport amoureux peu enthousiasmants sans toujours m’en rendre compte…
Et puis un jour, mon fils m’offre un livre de Silvia Federici « Caliban et la Sorcière » et là c’est le choc ! Je plonge en lisant l’histoire de toutes ces soeurs inconnues,
persécutées, brulées, assassinées, violées, invisibilisées. D’autre livres suivront, « Sorcières » de Mona Chollet, « La terreur féministe » d’Irene, « King Kong Théorie » de Virginie Despente, « Qui a peur des vieilles » de Marie Charrel, etc.
Au fil de ces lectures je découvre mes silences, mes renoncements, mes dénis.
Ce n’est aucunement de mon histoire que je veux parler dans cette pièce mais de part ma nature de femme, j’incarne ce combat, que je le veuille ou non. Il est mien depuis que je suis née.
Pourtant et en toute ignorance, j’ai jusque là contribué à l’ancrage profond du patriarcat. Ce système qui nous tue à petit feu quels que soient notre nature et notre genre. Qui plus est lorsqu’on fait partie d’une minorité, qu’on soit racisé, souffrant d’un handicap, sans ressources, arrivant d’un pays étranger, LGBTQ+…
Je lis les chiffres, les faits divers, j’écoute les histoires des femmes que je croise. Grâce au féminisme, j’accepte de commencer à écouter la mienne.
Soro est arrivée ! a pour projet de jeter dans la danse cela tout en vrac: la charge mentale, le harcèlement sexuel, le conditionnement des femmes, le désastre du système patriarcal."
Dans Soro est arrivée ! le corps des interprètes, comme expression d’une politique de l’intime, est placé au centre.
Mais la danse ici n’est pas seule, elle est accompagnée par la parole. Une manière de tenter de conjurer des siècles de mutisme forcé.
Soro est arrivée ! a pour projet de s’emparer d’une pensée féministe ouverte et nécessairement combative, contre un système patriarcal profondément ancré.
Inspiré par l’intensité de la résistance des corps opprimés, Soro est arrivée ! tentera au fil de sa danse, de laisser poindre un espace de respiration, une porte vers une transition salutaire…
Sandrine Chaoulli, chorégraphe - Cie Chao.s