Morgane Martin, vétérinaire en exercice à Valence d'Agen, s'est passionnée au cours de ses études pour la faune sauvage.
Constatant la pénurie de structures de soin dédiées dans notre région, elle mène le projet déjà bien avancé d'un hôpital pour la faune sauvage à Saint-Antoine.
Nous l'avons rencontrée.
Journal du Gers : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Morgane Martin : Je suis vétérinaire. J'ai fait mes études à Toulouse et pendant mes études, je me suis spécialisée dans la faune sauvage, la faune sauvage dans les parcs zoologiques mais aussi ce qu'on appelle la faune sauvage non captive que l'on trouve dans les milieux naturels notamment dans le milieu naturel en France, hérissons, écureuils, busards...
Je travaille actuellement avec des chiens, des chats, des nouveaux animaux de compagnie mais je me redirige vers ma passion première, la faune sauvage.
Journal du Gers : Vous avez un projet, créer un hôpital dédié à la faune sauvage.
Pouvez-vous retracer la genèse de ce projet et surtout nous le présenter ?
Morgane Martin : L'hôpital de la faune sauvage sera en fait un centre de soins de grande envergure avec des équipements vétérinaires à l'intérieur.
J'ai voulu monter un centre de soins à partir du moment où je suis arrivée à l'école vétérinaire de Toulouse, pendant toute mes études j'ai passé beaucoup de temps au centre de soins de la faune sauvage et c'est là que ma passion est née.
A partir de la 3ème année, constatant qu'on n'avait pas assez de structures pour soigner la faune sauvage, j'ai décidé de monter mon propre centre de soins.
En effet, mis à part un centre « L'hôpital centre France » plutôt dans le Nord et les structures dans les écoles vétérinaires, il n'existe pas d'autre centre de ce type en France, ce centre serait le second hors écoles vétérinaires.
J'ai dès lors créé une association HFSO (Hôpital de la Faune Sauvage en Occitanie) en 2021 qui a présidé à la naissance du projet.
Le but de ce centre de soins va être de recueillir les animaux de la faune sauvage métropolitaine blessés orphelins ou malades, de les soigner, de les réhabiliter à la vie sauvage et ensuite de les relâcher dans le milieu naturel.
Journal du Gers : Cet hôpital, où sera-t-il implanté et pourquoi le choix de ce lieu ?
Morgane Martin : L'hôpital va être implanté dans le département du Gers dans la commune de Saint-Antoine dans le Nord du département limitrophe avec le Tarn et Garonne et le Lot et Garonne.
Nous avons choisi ce lieu pour pallier le manque de structures de soins mais aussi parce que nous aimerions engager un partenariat avec le centre de soins de l'école vétérinaire de Toulouse pour les aider dans les réhabilitations longues de certains animaux.
Journal du Gers : Quels animaux seront soignés dans votre hôpital et pour quels types de blessures ou pathologies ? Comment récupérerez-vous les animaux blessés ?
Morgane Martin : Nous allons accueillir à peu près toutes les espèces, mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens.
En revanche, nous ne sommes pas habilités à recevoir les grands carnivores comme les ours et les loups.
Nous ne pourrons pas non plus accueillir au départ les mammifères marins et les oiseaux de mer pour lesquels il faut des structures spécialisées.
Nous avons trois catégories de problèmes des animaux que l'on reçoit en centre de soins: les animaux blessés suite à des traumatismes, des chocs avec des baies vitrées ou sur la route, nous avons aussi des juvéniles orphelins dont les parents sont morts, des oisillons trouvés dans des nids, des petits hérissons et ensuite les animaux malades.
Les animaux nous sont en général amenés par des particuliers qui les trouvent ou les pompiers pour les chevreuils accidentés.
Nous aimerions aussi mettre en place des navettes qui iraient chercher dans des cliniques partenaires des animaux blessés pour les rapatrier dans le centre de soin.
Journal du Gers : Quel est le budget nécessaire pour la réalisation de votre projet et comment pensez-vous le financer ?
Morgane Martin : C'est un gros budget d'investissement de 1 million d'euros environ. Nous avons déjà trouvé plus des deux-tiers du budget, nous avons bien avancé, nous avons les bâtiments, les terrains, beaucoup de matériel déjà disponible.
Nous cherchons le reste du budget pour commencer les travaux.
Pour le financement, nous demandons à la fois à des organismes privés, des entreprises, des mécènes, des organismes publics.
Du budget, dépendent les débuts des travaux qui nous l'espérons auront lieu fin 2023 début 2024.
Journal du Gers : L'association qui a présidé à la naissance du projet HFSO a d'autres activités que le pôle soins.
Quelles sont-elles ?
Morgane Martin : L'association aura aussi un un volet pédagogie, un pôle recherche sur les espèces métropolitaines et un pôle observation.
Nous souhaitons proposer par exemple aux écoles des ateliers pédagogiques, des journées de sensibilisation à l'environnement mais également participer en partenariat avec des organismes à des études sur les épidémies comme la grippe aviaire et contribuer à la conservation des espèces menacées en France.
Journal du Gers : Si des personnes sont intéressées par votre projet, comment vous contacter ?
Morgane Martin : Nous avons un site internet - https://hfso.fr/- une page facebook - https://www.facebook.com/HFSOccitanie- et une page instagram par le biais desquels on peut nous contacter.
On peut aussi nous contacter par mail à [email protected] .
Nous ouvrirons les candidatures pour le bénévolat au début de la construction fin d'année ou début d'année prochaine.
Si des personnes souhaitent nous aider, nous allons organiser des journées de bienvenue et des journées de formation.
Illustrations : site de l'association https://hfso.fr/-