Jusqu’à présent, le village ne possédait pas monument aux morts car aucune victime des deux guerres n’avait été recensée et donc pas de commémoration. En consultant le registre des victimes du département rédigé par la Société Archéologique du Gers, Jacques Sonilhac, le maire , a tenu à rendre hommage à Edmond Sereine, ce jeune Poilu disparu le 6 septembre 1914, quelques jours après son incorporation, à l’âge de 29 ans et père d’une petite Rosalie. Son acte de décès n’avait été transmis à Sansan qu’en 1921, sans doute une cause de cet oubli pendant un siècle …. Le maire a alors reconstitué l’arbre généalogique d’Edmond Sereine . Mariée à Elie Dulac, Rosalie aura deux enfants, Eliane et René, celui-ci ayant tenu avec son épouse une boucherie à Seissan durant une cinquantaine d’année où ils résident encore. René était présent à cette première cérémonie d’hommage à laquelle participaient un des fils Eric et les petits-enfants d’Eliane qui, trop âgée, n’avait pu se déplacer .
Dans le petit parc proche de l’église et du cimetière, la municipalité a fait ériger une stèle originale conçue et réalisée par le sculpteur sur acier vendéen , Philippe Pateau. Beaucoup de symboles rassemblés sur cette stèle en forme de livre ouvert. Sur l’une des couvertures, le nom d’Emond et les dates de sa courte existence, les lettres de son prénom écroulées au pied de la stèle , sur l’autre deux colombes ,symboles de paix, avec la mention : « que maudite soit la guerre ». Une autre colombe s’est envolée pour se poser sur l’arbre tout proche. « Que maudite soit la guerre » une maxime lourde de sens , parce que trop souvent sur les monuments aux morts ,on rend hommage aux soldats morts tout en valorisant la guerre.
Ici, cette stèle veut souligner l'absurdité et l'horreur de la guerre. C’est donc un monument pacifiste qui rappelle le sacrifice d’Edmond Sereine . Pour continuer dans ce sens , un arbre de la paix a été planté à proximité. Il s’agit un gingko biloba, seul arbre ayant survécu à l’explosion nucléaire et dont les graines proviennent d'Hiroshima par l'intermédiaire de l'association des communes pour la paix à laquelle la commune de Sansan adhère, (il y en a trois dans le Gers) et dont le président est le maire d'Hiroshima.. Après une minute de silence , l’assistance a chanté une chanson pacifiste « pour tous les Enfants de la Terre « écrite sur l’air de la Marseillaise par Graeme Allright.
, Pas un blasphème de l’hymne national mais plutôt la nécessité de rendre à l'idéal républicain de la Révolution Française, Liberté, Egalité, Fraternité, sa portée universelle en y rajoutant la Sororité….